De nombreux voyageurs se rendant au Royaume-Uni ont été surpris d’apprendre vendredi 11 avril au soir que le gouvernement britannique étendait en dernière minute l’interdiction des importations de viande et produits laitiers en provenance d’Europe. “Publié le 11 avril, diffusé à 20h30 par Eurostar… Application de cette “règle”…. 3h30 plus tard, tout est normal dans ce fichu pays… 200 balles de bouffe sous vide (fromage, mousse, chinois…) à jeter avant le retour demain matin”, écrivait alors Olivier sur un groupe de Français sur Facebook après avoir reçu un message d’Eurostar.
Dans le mail envoyé par la compagnie ferroviaire, il était ainsi expliqué : “à compter du 12 avril 2025, les voyageurs ne pourront plus importer en Grande-Bretagne les viandes et produits animaux suivants en provenance de l’Union européenne pour leur usage personnel : porc, betterave, agneau et mouton, chèvre, lait et produits laitiers. Cela inclut l’importation en Grande-Bretagne de produits tels que sandwichs, fromages, charcuteries ou viandes crues”. Mais cette décision ne dépend en aucun cas d’Eurostar, qui rappelle ne faire qu’appliquer la mesure gouvernementale britannique. Les autres transporteurs étant aussi concernés.
De nombreux voyageurs français rentrant à Londres ou venant visiter le pays pour les vacances de Pâques sont donc tombés des nues. “Comment je vais faire sans mon saucisson?”, lançait Olivia ; “Le pire je crois que c’est l’histoire du fromage et surtout des sandwiches…”, s’indigne Alison ; “Si on ne peut plus ramener des bons produits de France, on va faire quoi ? Ce n’est pas ici qu’on va trouver de la bonne nourriture !”, s’agace Pierre…
Des réactions comme celles-ci, elles sont nombreuses sur les réseaux sociaux. Mais peu de personnes ont été finalement contrôlées durant le week-end de la prolongation de cette interdiction, liée à la fièvre aphteuse sévissant dans plusieurs pays européens depuis le début de l’année, notamment en Allemagne, en Autriche, en Hongrie et en Slovaquie.
Si jusqu’ici le Royaume-Uni avait conscrit l’interdiction des importations de viande et de produits laitiers à des fins personnelles à ces quatre pays, il a décidé de l’étendre, depuis le 12 avril, à tous les pays de l’UE “afin de protéger le système alimentaire britannique et les agriculteurs”, comme expliqué dans son communiqué de presse. “Cela concerne notamment l’importation en Grande-Bretagne de produits tels que des sandwichs, du fromage, de la charcuterie, de la viande crue ou du lait, qu’ils soient emballés ou achetés en duty free”, précisait alors la déclaration du gouvernement.
Si les autorités britanniques ont tenu à rappeler que la fièvre aphteuse ne présentait aucun risque pour l’homme – aucun cas n’a non plus été recensé au Royaume-Uni -, “il s’agit d’une maladie virale hautement contagieuse qui touche les bovins, les ovins, les porcins et autres ongulés tels que les sangliers, les cerfs, les lamas et les alpagas. L’épidémie sur le continent représente un risque important pour le béatil et les exploitations agricoles”, notamment en matière de pertes économiques.
Les voyageurs en possession des produits interdits devront les remettre à la frontière ou les voir saisis et détruits. Ce qui fut le cas de deux Britanniques, dimanche 6 avril dernier, sur le vol easyJet Rennes-Londres en fin d’après-midi. Elles avaient avec elles du fromage, mais le personnel de bord leur a demandé de le jeter, comme en témoigne Charlie. “Tout le monde était surpris. Il a fallu une dizaine de personnes de la compagnie aérienne pour décider quoi faire, ne sachant pas vraiment comment répondre aux deux passagères”, confie la jeune femme qui prenait le même vol. Dans les cas les plus graves, les personnes trouvées en possession de ces articles s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à £5,000.
Un certain nombre de produits seront cependant exemptés de ces règles, comme l’import d’une quantité limitée de lait infantile, d’aliments médicaux et de certains produits comme le chocolat, les confiseries, le pain, les gâteaux, les biscuits et les pâtes qui restent donc autorisés. Aussi, ces restrictions, dont le gouvernement britannique n’a pas donné de durée – ne s’appliqueront cependant pas aux importations personnelles en provenance d’Irlande du Nord, de Jersey, de Guernesey ou de l’île de Man.