A Londres, il n’est pas rare de croiser, de jour comme de nuit, des renards. Mais pourquoi ?
18 renards au kilomètre carré
Une étude réalisée entre 1995 et 2016 par les universités de Brighton et Reading rapporte que “le nombre de renards urbains en Angleterre a quadruplé au cours des 20 dernières années”. Il y en aurait près de 150 000 rien que dans le pays de sa majesté, soit environ un pour 300 habitants. Dans le classement des villes anglaises les plus concernées, Londres arrive en seconde position (après Bournemouth, dans le sud du pays) avec la présence de 18 renards au kilomètre carré.
Mais qu’est-ce qui explique cette présence ?
Le Borough de Kensington et Chelsea a son explication : “L’abondance de nourriture et d’abris mais aussi l’absence de prédateurs ont permis au renard de prospérer dans les centres-villes”. Les poubelles délaissées par les Londoniens au milieu des rues attirent donc ces animaux à la quête de nourriture.
Les nombreux grands espaces verts et parcs de Londres expliqueraient également la présence de cette faune sauvage explique Ian Tokelove, porte-parole du London Wildlife Trust. “Dans des villes comme Londres, ils peuvent trouver la nourriture et les habitats dont ils ont besoin. Par exemple, il y a beaucoup de vers dans nos jardins ce qui attire les rats et les souris”, très appréciés par les renards.
Faut-il avoir en avoir peur ?
Pas évident de se retrouver face à cet animal qui a mauvaise réputation, longtemps craint car porteur de la rage. A Londres, au fil des années, les renards se sont habitués à la présence humaine. Certains sont même peu farouches et n’hésitent pas à s’approcher des maisons comme des humains. En 2013, l’attaque d’un enfant par un renard avait fait coulé beaucoup d’encre. L’animal s’était introduit par une des portes ouvertes d’une maison du sud de la capitale avant de s’en prendre à un enfant en bas âge.
Ce fait divers avait ému la population et relancé le débat sur la présence de cette faune sauvage en plein coeur d’une grande ville. Interrogée sur cette question, la RSCPA Londres, association de défense des animaux, assure que “les renards attaquent seulement par peur et ont tendance à s’éloigner des humains et des animaux plus gros”. Ces attaques restent donc extrêmement rares. Cependant, il est important de se rappeler que le renard reste un animal sauvage.
Les municipalités démunies face au problème
La gestion de cette présence a été confiée aux différentes municipalités londoniennes. Mais toutes se disent démunies. Interpellé sur le sujet, le Borough de Kensington et Chelsea explique par exemple que peu de solutions se présentent à lui pour éradiquer la présence de ces animaux. “Éliminer les renards est extrêmement coûteux, potentiellement dangereux et très peu susceptible de réussir”. S’il a bien existé “un programme national, qui a couru pendant 30 ans, pour éliminer les renards, leur nombre n’a jamais diminué”. Le conseil confie par ailleurs que si le tir et les pièges peuvent être utilisés en toute légalité, la première option demeure “trop dangereuse dans les zones urbaines” et la seconde “en combinaison de l’administration d’une injection létale est trop coûteuse et inefficace. D’ailleurs, seul un vétérinaire peut administrer cette injection et la plupart des professionnels ne veulent pas tuer un animal en bonne santé”.
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