Alors que se profile un long week-end pour marquer la fin de la période estivale, entre le vendredi 25 au soir et le lundi 28 août au soir, savez-vous pourquoi au Royaume-Uni on appelle les jours fériés les Bank holidays ?
Ces fameux jours de congés ont été introduits officiellement par le “Bank holidays Act” en 1871, désignant quatre jours spéciaux en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord : lundi de Pâques, lundi de Pentecôte, premier lundi d’août et 26 décembre ; et cinq en Écosse. “Le Vendredi saint et Noël n’étaient pas inclus dans la loi puisqu’ils étaient considérés comme des jours de repos traditionnels”, ajoute Doug Pyper, analyste au Parlement auprès de la Chambre des Communes (équivalent de l’Assemblée nationale, NDLR) et qui a rédigé un rapport complet sur les Bank holidays.
Avant 1834, la Banque d’Angleterre proposait environ 33 jours fériés, calqués sur les fêtes religieuses et la célébration des saints, à ses employés, mais en 1834, ce nombre a été réduit à quatre par le gouvernement, estimant ce chiffre était bien trop élevé par rapport aux besoins de fonctionnement de la banque. Le choix s’est donc porté sur le 1er mai, le 1er novembre, le Vendredi saint et Noël.
En 1871, le député libéral Sir John Lubbock, fils de banquier et banquier lui-même, proposa alors une loi pour introduire quatre jours supplémentaires. “Ils visaient à alléger la pression sur les travailleurs”, précise l’expert britannique. D’où le terme de “Bank holiday”. Ces jours de repos ont ensuite été élargis à toute la population active, sachant que si les banques ne fonctionnaient pas pendant ces périodes, personne ne pouvait faire de transactions.
Un siècle plus tard, comme le raconte Doug Pyper, la loi de 1971 sur les opérations bancaires et financières a complété la liste de ces Bank holidays en y ajoutant le 1er janvier ainsi que le premier lundi de mai, et en fixant le lundi de Pentecôte au dernier lundi de mai. “Elle a également changé le jour férié d’août, passant du premier au dernier lundi du mois”, complète Doug Pyper.
Pour les quatre territoires du royaume, la loi confère également à la reine le pouvoir de proclamer des Bank holidays supplémentaires. Ce fut le cas par exemple pour les jubilés d’argent, de d’or et de diamant pour la reine Elisabeth II, pour le 31 décembre 1999 ou plus récemment pour le mariage du Prince William et de Catherine Middleton, le 29 avril 2011 ou encore pour les funérailles d’Elisabeth II le 19 septembre 2022. En revanche grosse déception, en mai 2023 pour le couronnement de Charles III. Tous les Britanniques espéraient le décret d’un jour férié, en vain.
D’autres cas peuvent aussi inciter la reine à faire quelques changements, comme le rapporte Doug Pyper. “Lorsque les jours fériés tombent un week-end et que la loi ne prévoit pas de jour de remplacement, il peut y avoir proclamation royale. Par exemple, en 1993, le Noël est tombé un samedi. La loi de 1971 prévoyait déjà que le 27 décembre serait un jour férié lorsque le 26 décembre tombait un dimanche, c’est pourquoi la Reine a proclamé le 28 décembre jour férié pour compenser”. Ce fut donc un très long week-end de fin d’année !
Enfin, il faut savoir que l’Irlande du Nord compte deux jours fériés supplémentaires : la Saint-Patrick le 17 mars et l’anniversaire de la Bataille de Boyne le 12 juillet. Tout comme l’Ecosse avec la St Andrews le 30 novembre et le 2 janvier.