“On est des inconditionnelles de Londres, on aime y venir passer du temps”, confie Aurélie Saada, qui forme avec sa complice de dix ans, Sylvie Hoarau, le duo français Brigitte.
Si les deux artistes aiment profiter incognito de la capitale anglaise, “où, à deux heures de Paris, on se sent complètement dépaysées et où tout est extrêmement exotique”, mardi 19 juin, elles viendront y donner leur tout premier concert, au Garage à Islington. “C’est un rêve qui se réalise”, confesse Aurélie Saada, sous le charme de la ville aux nombreuses expositions que ce soit “au V&A, au Tate, à la National Gallery ou à la Saatchi Gallery”.
Cela faisait bien longtemps que Brigitte souhaitait se produire sur une scène londonienne. Mais l’occasion ne s’était jamais présentée jusqu’à présent. Londres fait donc maintenant partie de leur nouvelle tournée, qui a débuté il y a deux mois déjà et se joue à guichet fermé en France.
Brigitte y défend son dernier opus “Nues”. Pour le composer, les deux amies et chanteuses ont pris du temps chacune de leur côté. “Je crois qu’il est important d’avoir des moments à soi, sinon on ne peut pas durer”, lance Aurélie Saada. Cette année, le duo fête d’ailleurs ses 10 ans d’existence. Cette “séparation” n’était pas volontaire, elle faisait simplement partie du parcours des deux artistes. “C’était une façon de se dire qui si on est capables d’évoluer aussi avec notre propre intimité au sein de notre groupe, alors on pouvait perdurer”.
Si Sylvie Hoarau est restée à Paris, Aurélie Saada, elle, a quitté, “fui” dit-elle, la France pour Los Angeles, car “très touchée par les attentats” qui se sont déroulés dans la capitale française. Aux Etats-Unis, pour écrire ses chansons, elle s’est alors laissée portée par ses émotions, mêlées de nostalgie et de manque de sa famille, de ses amis. “Sylvie était loin, il y avait beaucoup avec souvenirs”. Cet “état émotionnel un peu particulier” et cette séparation physique entre les deux complices ont donné naissance à un album plus intime et authentique, baptisé “Nues”.
Aurélie Saada explique aussi que la découverte du piano à Los Angeles lui a ouvert de nouvelles perspectives d’écriture. “Je jouais de la guitare, et quand je me suis mise au piano, j’ai eu une révélation. Quand on modifie quelque chose dans ses habitudes, cela fait souvent jaillir des choses. Le piano est l’instrument le plus fécond, le plus inspirant qui m’a donné envie de raconter des choses un peu plus intimes”.
Si le duo souhaitait aussi montrer une autre facette, c’est qu’”avec Sylvie, on était un peu arrivées au bout de la perruque, du maquillage et des paillettes. On avait envie de tout retirer et de raconter ce qu’il y avait derrière tout ça”.
Brigitte a déjà conquis le coeur de nombreux Français, le duo espère pourquoi pas, en venant à Londres, séduire de leurs voix le public anglais. “Quand on arrive à toucher quelqu’un dans une langue qui n’est pas la sienne, on ne peut qu’être extrêmement touchées”, confie Aurélie Saada.
En tous les cas, sur la scène du Garage mardi 19 juin, les chanteuses continueront à envoyer “des doses de joie, de douceur, de bonne humeur, de féminité, de liberté”.