C’est une grande première pour la Church of England : l’église d’Angleterre a décidé de lancer à Londres un service dédié aux fidèles français, et plus largement francophones. Après neuf mois de travail de préparation, le tout nouveau concept, baptisé “French Connect”, se déroulera désormais tous les dimanches à 5pm à St Barnabas Church à Kensington.
L’idée de ce service dominical, entièrement proposé dans la langue de Molière, est née pour plusieurs raisons. La première, l’évolution du diocèse de Londres. “Il existe une forte dynamique de croissance au sein de ce diocèse (appartenant à la Church of England, NDLR). Les évêques se sont donc donné pour objectif d’implanter 100 nouvelles églises d’ici 2020 et French Connect est la 50ème de ces initiatives lancées depuis 2015”, confie le pasteur Jean-Luc Sergent, responsable de “French Connect”.
Ce dernier, ex-employé d’Orange en France, explique également, qu’après s’être converti en 2011 à une carrière de pasteur anglican, avoir souhaité axer son travail sur les francophones et Français de Londres, très nombreux dans la capitale anglaise, notamment dans l’ouest de la capitale, près de Chelsea, Kensington, Hammersmith et Fulham. “Cela avait donc du sens de proposer un lieu d’église pour eux”.
Cette envie était également partagée par le pasteur principal de St Barnabas Church, Andy Buckler, qui a passé 17 ans au sein de l’église protestante unie de France et en est revenu en juin 2017 pour prendre en charge le lieu de culte de l’ouest londonien. “Le conseil de St Barnabas a lui aussi été tout de suite partant pour cette nouvelle aventure”, ajoute le révérend.
Le Brexit a également sa part dans la création de ce service. “L’église d’Angleterre souhaite prendre le contre-pied des discours de divisions et de peur, et être la plus accueillante possible pour celles et ceux qui se posent des questions spirituelles, et qui souhaitent (re)trouver un sens convivial à l’idée de communauté”, commente Jean-Luc Sergent.
Si le climat actuel a donc joué un rôle important à ce lancement, le projet a été mûri pendant de longues années, certifie le Français. “Déjà en 2013, lorsque j’étais en train de me former pour le ministère pastorale à Londres, nous avions commencé un groupe “French Connect”, qui se rassemblait pour des soirées du type ‘socials’, impliquant de nombreuses églises anglophones, où se rendaient et se rendent encore beaucoup de Français et francophones”, détaille le pasteur.
Pour assurer ce nouveau service, une équipe de 25 personnes a été constituée, composée d’Anglais, Français et Africains. “Nous sommes deux pasteurs parlant français, Andy Buckler et moi-même ainsi qu’un groupe de louange composé de 4 à 6 personnes dont un guitariste et un choriste pour l’aspect musical des services”, conclut Jean-Luc Sergent.