Dimanche 17 juin, Jean-Luc Sergent recevra sa seconde ordination à la St Paul’s Hammersmith et deviendra alors prêtre anglican. Cet événement viendra marquer le long parcours du Français, qui après des années comme ingénieur chez Orange, a tout quitté pour se consacrer à sa foi.
Le Français, originaire du Nord, a été élevé dans une famille évangélique. “J’ai grandi dans un foyer aimant et je n’ai jamais eu l’envie de rejeter la foi que l’on m’a inculquée. J’ai même choisi de me faire baptiser chrétien à l’âge de 16 ans”, confie Jean-Luc Sergent. Quand il quitte le cocon familial après le lycée, pour suivre des études d’ingénierie à Paris, la première chose qu’il fait, une fois arrivé dans la capitale, est de trouver une église. “Mes frères qui avaient eux aussi fait leurs études dans la ville m’ont conseillé l’église St Michaels”. Un lieu qui accueille avant tout des anglophones, mais ce n’est pas un problème pour le jeune homme, né d’une mère anglaise et d’un père français.
Le lieu de culte lui plaît et il s’y investit énormément. Il y apprécie avant tout l’accueil chaleureux. “Il y avait du café après les services, des activités pour les enfants, de la musique contemporaine”. Plus le temps passe, plus sa foi se renforce. “J’ai reçu un appel de Dieu, de Jésus. Je ressentais que je devais faire plus, que l’aide que j’apportais le dimanche devait être à plein temps”. Entre temps, Jean-Luc Sergent est entré dans la vie active, comme ingénieur chez Orange. Quitter son emploi pour se consacrer à Dieu ne l’effraie alors pas. “J’en ai parlé avec ma femme (qu’il avait rencontré quelques années plus tôt, NDLR) et elle a compris. Elle a vu que c’était important pour moi”.
Il en discute avec des responsables de l’église St Michaels et leur explique son projet. Pour devenir pasteur, il lui faut alors suivre tout un processus, qui l’amènera par la suite à traverser la Manche. En 2012, il déménage en effet à Londres pour étudier la théologie au sein de St Melitus College, qui est accrédité par l’Université de Durham. “L’église a pris en charge financièrement mes études et j’ai été placé dans une paroisse à Earl’s Court”, raconte Jean-Luc Sergent. Chez Orange, il se met en disponibilité. “Mes collègues n’ont pas vraiment été surpris quand je leur ai annoncé mon changement de vie. J’aimais mon travail mais j’avais besoin de vivre pleinement cet appel de Dieu, de ma foi”.
Il passera trois ans à Londres avec sa femme, avant de rejoindre La Haye (Pays-Bas) pendant une année afin de continuer sa formation de futur pasteur. “On est ensuite revenu à Paris, où j’ai repris mon poste chez Orange pendant six mois pour des questions financières”, confesse le Français, “mes collègues ont été surpris de me revoir. Ils pensaient que j’avais changé d’avis”.
Après cet interlude professionnel, il repart six mois à Oxford pour compléter et finir sa formation. C’est alors qu’on lui propose de lancer le projet “French Connect” à l’église St Barnabas Kensington, un service spécialement conçu pour la communauté française et francophone de Londres ouvert tous les dimanches à 5pm depuis fin avril. Une première pour l’église anglicane. Jean-Luc Sergent accepte.
Entouré d’une vingtaine de personnes, il invite tous ceux qui le souhaitent à venir “se reconnecter avec eux-mêmes, les autres et Dieu, mais aussi explorer le sens de la vie ainsi que booster votre foi”. “Notre objectif est de faire de ce rendez-vous quelque chose d’accueillant et joyeux. C’est ouvert à tout le monde. On espère que cela va continuer à grossir et pourquoi pas essaimer ce concept dans d’autres églises à Londres”, confie Jean-Luc Sergent.