Vendredi 20 juillet, à l’issue d’une grande réunion avec les 27 autres pays de l’Union européenne, Michel Barnier a prévenu les autres Etats membres : il faut se préparer à un “no deal” sur le Brexit.
Si le négociateur en chef du Brexit de l’UE pense ainsi, c’est parce que les propositions faites par Theresa May dans son nouveau plan Brexit ne l’a pas convaincu. Le Français a pris la parole lors d’une conférence de presse à Bruxelles, après une réunion avec les ministres européens du bloc et a très clairement exprimé ses “préoccupations” sur les offres de la Première ministre britannique concernant le contrôle douanier et la réglementation du marché unique sur le transit des marchandises. “Le Brexit ne peut pas et ne justifiera pas une bureaucratie supplémentaire”, a-t-il lâché, avant d’ajouter, que le plan visant à exclure les services britanniques des règles de l’UE pourrait conférer un “avantage concurrentiel significatif” à la Grande-Bretagne et qu’une telle politique pourrait ne pas être acceptable.
Mais pas question pour autant de rejeter en bloc le plan de la Première ministre britannique. Plan présentant, selon Michel Barnier, des aspects positifs, notamment concernant la signature par le Royaume-Uni de règles de concurrence équitables, la création d’un accord de libre-échange et la coopération en matière de sécurité.
La problématique de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord reste aussi encore au centre des discussions, alors que Theresa May, alors en déplacement à Belfast, a déclaré vendredi 20 juillet au matin, qu’elle n’accepterait pas le plan de l’Union européenne qui propose un “filet de sécurité” entre les deux nations.
Comme l’a souligné Michel Barnier, il reste encore 13 semaines de pourparlers. Si aucun accord n’aboutit, les citoyens européens vivant au Royaume-Uni pourraient se retrouver dans une situation inédite. “S’il y un “no deal”, alors 3.3 millions de personnes seront considérées comme des immigrés illégaux au 29 mars prochain”, explique Nicolas Hatton, co-fondateur du mouvement The 3 Million, qui défend le statut des ressortissants européens de Grande-Bretagne.