“C’est un bâtiment à haute performance énergétique qui répond à une démarche “zéro énergie” et à une certification “NF bâtiments tertiaires – Démarche HQE”. Le déploiement du Wifi, les terminaux mobiles, imprimantes 3D, vidéoprojecteurs interactifs, écrans tactiles et cabines de travaux collaboratifs font de cet établissement un lycée 100% numérique”. La ville de Courbevoie sur son site internet n’est pas peu fière. Il faut dire que 53,6 millions d’euros ont été dépensés pour construire le lycée Lucie Aubrac.
Mais ce n’est pas seulement son côté écolo et moderne qui fait de cet établissement un nouveau du genre. Ce sont surtout ses sections internationales, et plus précisément sa section britannique, qui attirent davantage l’attention. Cette dernière a été créée “parce que des besoins ont été identifiés”, explique la proviseure, Valérie Ficara. Ces besoins sont liés, mais pas seulement tient à préciser la responsable, au retour de Français au pays. En cause entre autres ? Le Brexit évidemment.
La directrice confirme que “des demandes de familles qui envisagent de revenir s’installer en France” ont été faites. Mais encore une fois, répète Valérie Ficara, pas uniquement des familles revenant du Royaume-Uni précisant que “ce lycée répond au retour de familles de pays anglophones, mais aussi d’autres pays où l’anglais a une place importante”. L’établissement s’adresse également à “des familles ayant des projets expatriation ou des familles binationales”, ajoute Valérie Ficara.
Actuellement 16 élèves en section internationale britannique sur le niveau de seconde sont inscrits dans le lycée qui a ouvert ses portes le 3 septembre dernier. Cela représente qu’une goutte d’eau, étant donné que l’établissement peut accueillir jusqu’à 1.500 élèves toutes séries confondues. “C’est avant tout un lycée général et technologique ouvert pour les élèves du secteur de Courbevoie mais avec une coloration internationale dans son projet”, complète la proviseure. Le lieu a vocation à s’agrandir en termes d’accueil, puisque des projets de formation post Bac, comme un BTS commerce international notamment, sont à l’étude.
Aujourd’hui, en plus de la britannique, le lycée compte deux autres sections importantes (arabe et chinois) et l’établissement espère en ouvrir deux autres (coréen et japonais). “Nous avons aussi deux sections européennes anglais et allemand”, détaille la responsable.
Pour inscrire leur(s) enfant(s) dans ce lycée général et technologique, un dossier de pré-inscription devra d’abord être rendu par les parents, mais l’établissement explique se tenir à leur disposition pour les renseigner. Pour entrer en section internationale, les futurs élèves sont également soumis à un test de langue, “puis c’est une commission composée de représentants de l’inspection académique et du lycée, qui décide de l’affectation”.
Même si l’établissement ne souhaite pas que l’on lui accole une étiquette de lycée “Brexit”, il n’en demeure pas moins que la construction d’un tel lieu fait écho aux volontés affichées de la région Île de France de tirer son épingle du jeu dans la “guerre” des régions françaises pour attirer les futurs ex-expatriés du Royaume-Uni. En 2016, avant même le référendum, la présidente de la région, Valérie Pécresse, avait déjà affirmé qu’elle “se tenait prête” à ce que l’Île de France “redevienne la terre d’accueil” de ceux qui étaient partis à Londres, comme le soulignait le magazine Le Point à l’époque.
En février 2017, elle avait ensuite fait le déplacement à Londres pour vanter les charmes de sa région auprès des entreprises de la City pour les inciter à délocaliser leurs emplois plutôt vers Paris et sa couronne.