A quelques jours de l’ouverture du stand, Hind et Abdel Errachdi, 27 et 29 ans, sont “excités”. Pendant dix mois, ils ont travaillé d’arrache-pied pour leur projet, French Tacos. Samedi 8 décembre, au Vauxhall Street Food Garden, leur rêve deviendra enfin réalité. “On a vraiment envie de faire découvrir le tacos français à tous les Londoniens”, lance Hind Errachdi.
La jeune femme, installée dans la capitale anglaise depuis deux ans, ne vient pourtant pas du monde de l’alimentaire, contrairement à son époux (présent depuis trois ans à Londres), sous-chef cuisinier dans un club privé sur Piccadilly Circus. “Je travaille dans le management, la gestion de projet”, explique la Française. Un atout dans l’élaboration de ce nouveau défi professionnel, qui est né après avoir constaté une forte demande de la part de la communauté française de ce genre de tacos. Mais d’ailleurs qu’est-ce c’est ? “C’est un propriétaire de kebab à Vaux-en-Velin, près de Lyon, qui a inventé le concept. Il a eu l’idée de proposer des frites, de la viande, le tout avec une sauce fromagère dans une tortilla toastée”, détaille Hind Errachdi.
Il surnomme alors cela “le tacos lyonnais”, en référence à celui mexicain lui aussi servi dans une tortilla. Et ça marche. “Le concept s’est ensuite propagé à Grenoble, où ils ont amélioré la sauce fromagère à leur goût”. Puis le tacos lyonnais a traversé les frontières des Alpes pour conquérir les estomacs de tout l’Hexagone. “Aujourd’hui, on en trouve en Belgique, au Maroc, mais aussi à New-York à Brooklyn”, confie la jeune femme… Mais pour s’exporter, le tacos lyonnais est donc devenu le tacos français.
Le couple lui proposera le concept de French Tacos à Londres. Abdel Errachdi a travaillé les sauces pour les adapter aux goûts locaux. “On ne développe pas le tacos français sans l’adapter à la culture londonienne. On a donc beaucoup réfléchi à sa présentation pour correspondre aux attentes d’une communauté qui est ici très cosmopolite”, analyse Hind Errachdi. Etude de marché, projection financière (le projet a été financé sur leurs propres fonds)… tout a été pensé et réfléchi avant de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. “Le plus compliqué a été sans aucun doute la recherche d’un local. La concurrence est rude dans la street-food et il est donc important d’avoir un bon emplacement. On nous a proposé beaucoup de lieux, mais ils ne correspondaient pas à notre stratégie de développement”. Quand Vauxhall Street Food Garden leur a ouvert ses portes, le couple a dit oui tout de suite. “Il y a des places assises, où les gens peuvent s’installer pour déguster leur tacos, c’est l’idéal pour nous pour commencer”.
Cette première expérience de street-food ne les effraie pas. “Avec Abdel, on a toujours été entouré par des familles où l’entrepreunariat est très présent. Mes parents sont auto-entrepreneurs et ont un restaurant spécialisé dans l’événementiel par exemple”, confie Hind Errachdi. Et puis, dit-elle, ils ont été très bien entourés. “On a eu la chance d’avoir à nos côtés les bonnes personnes avec les bonnes compétences. C’est une amie qui nous a dessiné le logo, une photographe belge nous a aidés à faire le shooting photo…”. Côté produit, la jeune femme est très confiante qu’il plaira aux palets des Londoniens. “Abdel est très rigoureux sur le goût et la qualité des produits qu’il utilise. Il a fait différents tests de sauce fromagère et la dernière que j’ai goûté est juste délicieuse”, sourit la Française.
Samedi 8 décembre, ce sera donc le saut dans le grand bain. Hind Errachdi travaillera à mi-temps avec son époux, qui vient tout juste de quitter son poste de sous-chef pour se consacrer à 100% au stand. “J’ai fait le choix de garder une activité professionnelle à mi-temps à côté, mais j’aurais aussi du temps pour aider à la gestion, la communication et même être présente sur le stand quand il y en aura besoin”, explique la jeune femme avant d’ajouter, “on est très fiers de ce lancement, on a vraiment hâte après dix mois de travail. On va voir comment cela va se passer, on fera le bilan au bout d’un an”. Et pourquoi pas, si le succès est là, de développer tacos français ailleurs dans Londres, comme à Shoreditch ou encore Camden, des quartiers très street-food.