“En deux heures, on avait déjà atteint les 100 inscrits”, explique Olivier Cadic. Le sénateur des Français établis hors de France organise, avec le mouvement The 3 Million, la déléguée consulaire Patricia Connell et un avocat spécialisé dans l’immigration, dimanche 17 février à la Baden Powell House, à South Kensington, une réunion d’informations sur pourquoi faire sa demande de settled status et surtout comment obtenir le précieux sésame qui permettra aux Européens de rester vivre au Royaume-Uni après le Brexit.
“Les grandes déclarations, c’est bien, mais les gens ont besoin de réponses”, lance l’élu centriste. Depuis près de trois ans, et dès le lendemain du résultat du référendum sur le Brexit, Olivier Cadic a fait des droits des ressortissants français vivant au Royaume-Uni son cheval de bataille. “Je sais ce qu’ils vivent puisque je suis dans la même situation. Je suis Français, je suis chef d’entreprise en Grande-Bretagne, et j’attends comme tout le monde ce qu’il va se passer sur la question des droits des européens”, explique Olivier Cadic. Sa principale inquiétude réside dans le fait que le gouvernement britannique a souvent changé de pied sur la question. Dernière preuve en date, la suppression des frais pour la demande de settled status. “Et cela grâce au travail de The 3 Million”, précise le sénateur, “mais tout peut changer d’un jour à l’autre”.
Cette réunion d’informations aura donc pour objectif d’apporter des premiers éléments de réponse aux questions des Français qui souhaitent faire leur demande. “C’était important d’inviter un avocat spécialisé car il a l’habitude de l’interprétation des textes”, analyse l’élu, qui reconnaît que l’incertitude demeure toujours à quelques semaines de la date – pour le moment – officielle de la sortie du Royaume-Uni. Des mails, il en reçoit par centaines de la part de Français établis sur le sol britannique, en particulier ces dernières semaines. “Depuis près de trois ans, je me déplace aussi partout dans le pays et je rencontre des gens très inquiets, notamment des retraités ou encore des veuves qui touchent la pension de reconversion de leur défunt mari et qui ne savent pas ce qu’elles vont devenir. Une fois, une personne m’a même dit que si elle ne pouvait pas reposer près de son époux, elle était prête à commettre l’irréparable”, raconte Olivier Cadic. Le sénateur a conscience que ce Brexit a déjà “fracassé” des vies. Divorce, séparation, inquiétudes sur le travail et sur l’avenir en général… “Un quart des Français ne savent pas ce qu’ils vont faire, et j’en fais partie. Je résiderai au Royaume-Uni jusqu’à la fin de mon mandat qui arrivera à terme en 2020. Au-delà, je n’en sais rien”.
La réunion se partagera en trois temps : la co-fondatrice du mouvement The 3 Million, Anne-Laure Donskoy, sera présente pour apporter son point de vue sur ce qui se passe, un avocat spécialisé dans l’immigration expliquera ce qu’il faudra pour la demande du settled status et enfin le sénateur viendra faire le point sur la situation actuelle et tout le travail mené depuis le référendum, que ce soit au Royaume-Uni avec la rencontres de députés ou en France au sein de la commission Brexit au Sénat. “On aura un nouvel indicateur puisque l’événement interviendra après le nouveau vote des parlementaires britanniques fixé au jeudi 14 février. De nouvelles questions émergeront certainement”, avance l’élu. L’événement est déjà complet, preuve en est que les Français s’interrogent beaucoup sur leur sort et ne sont pas rassurés par les dernières déclarations politiques, mais Olivier Cadic invite celles et ceux qui seraient intéressés par cette réunion à s’inscrire sur la liste d’attente, au cas où. “On est déjà aussi en train de réfléchir à l’organisation d’une autre réunion”, assure l’élu.