Dimanche 17 février, le sénateur des Français de l’étranger, Olivier Cadic, organisait avec la déléguée consulaire, Patricia Connell, ainsi que le mouvement The 3 Million, une réunion d’informations sur “pourquoi et comment demander son settled status“. Ce nouveau statut, défini lors de l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, permettra ainsi aux citoyens de l’UE de continuer à vivre et travailler dans le pays, en cas de deal ou de non-deal.
La salle de la Baden Powell House à South Kensington était comble. Plus d’une centaine de personnes étaient venues pour écouter les conseils des deux avocats spécialisés dans l’immigration, Kim Vowden et Ilda de Souza du cabinet Kingsley Napley. En préambule aux multiples questions du public, les deux professionnels ont rappelé que “quoiqu’il arrive, il faut demander son settled status ou son pre-settled status”. Ils recommandaient même de le faire dès que possible.
Pour cela, rien de plus simple : télécharger l’application (seulement disponible sur Android) “EU Exit : ID Document Check” puis de scanner son passeport, prendre une photo de soi avec son téléphone, être muni(e) de sa carte bancaire (il faudra débourser £65 pour un adulte et £37.50 pour un enfant, des frais remboursés après le 30 mars sur demande) et de son National Insurance Number. “C’est simple et rapide. Une fois les documents scannés, vous pourrez continuer la demande en ligne sur le site du gouvernement”, ont assuré les deux avocats, qui reconnaissaient que, puisque le Home Office se base sur les relevés d’impôts pour vérifier la durée de présence, pour certaines personnes, qui n’auraient pas eu de revenus déclarés ou payés de taxes, d’autres preuves de résidence au Royaume-Uni seront nécessaires, comme des relevés bancaires, des factures… “Si vous avez êtes là depuis au moins 5 ans, la réponse devrait être automatique et très rapide, en moins d’une journée, vous recevrez un mail vous expliquant que vous avez obtenu votre settled status. De même pour celles et ceux qui demanderaient le pre-settled status”.
Mais que se passerait-il en cas de rejet ? “On ne sait pas”, a reconnu Kim Vowden, “peut-être qu’il sera possible de faire appel, mais pour le moment, on n’a pas la réponse”. De quoi inquiéter certaines personnes. “Mais il n’y a pas de raison que le Home Office refuse, si les documents sont valides et que la personne n’a pas de casier judiciaire”, a ajouté l’avocat.
Dans le public, les questions ont fusé. “Je suis arrivé avant l’entrée du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne et j’ai eu ce qu’ils appellent l”Indefinite Leave to Remain” mais je n’ai plus mon passeport où cela a été tamponné, qu’est ce que je dois faire?”, a lancé un homme dans l’assistance. “Je n’ai jamais travaillé en France, j’ai été mariée deux fois à des Britanniques, cela fait 50 ans que je vis au Royaume-Uni, j’ai 75 ans, est-ce que je dois quand même demander la permission de rester ?”, a questionné une Française. Une autre a parlé du fait que ses documents portent son nom de jeune fille et non d’épouse et que sa demande de settled status a été refusée. Une autre personne du public s’est dite inquiète parce que sa femme n’a jamais travaillé au Royaume-Uni et que sa fille de 14 ans ne paie pas de taxes du fait de son âge. “Devra-t-elle alors demandé un pre-settled status?”.
De nombreux cas de figure ont été abordés pendant plus d’une heure, mais une seule réponse a été apportée : si les personnes peuvent prouver qu’elles vivaient depuis au moins 5 ans pouvaient prétendre sans souci au settled status, les autres au pre-settled status. En revanche, la demande étant liée au passeport, si elles en changent parès l’obtention du statut, elles devront à nouveau refaire une requête. “Deux centres d’aide ont été ouverts à Londres pour vous aider, un à Hackney (seulement sur rendez-vous et qui a un coût de £14) et un autre à Southwark“, ont précisé les deux spécialistes de l’immigration. D’autres devraient ouvrir dans les prochaines semaines.
Le sénateur Olivier Cadic et la déléguée consulaire Patricia Connell ont également promis d’organiser un nouveau rendez-vous de ce type avant l’échéance du 29 mars.