Mercredi 27 février, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse avec la chancelière allemande, Angela Merkel, dans la cour du Palais de l’Elysée. Interrogé quant à un possible report du Brexit, le Président de la République a émis des conditions à cette demande d’extension des négociations avec Bruxelles : “Si les Britanniques ont besoin de davantage de temps, nous pourrons examiner une demande d’extension, si elle est justifiée par de nouveaux choix des Britanniques. Mais nous ne pourrons en aucun cas accepter une extension sans perspective claire sur l’objectif poursuivi”.
Si les Allemands eux paraissent plus enclins à accorder plus de temps aux Britanniques, ce n’est pas le ton qui a été adopté le matin sur France Info par Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne sur la question du Brexit depuis maintenant deux ans. A la question d’un potentiel report du Brexit, il a répondu agacé : “Pourquoi faire ? Nous n’avons pas besoin de plus de temps, nous avons besoin de décisions. On a besoin que le Parlement britannique prenne ses responsabilités, et que ceux qui ont choisi de quitter l’Union européenne assument, a lancé Michel Barnier. Et s’ils veulent vraiment quitter l’Union européenne de manière ordonnée, alors c’est ce traité (signé en novembre 2018, ndlr), pas un autre”.
VIDEO. Un report de la date du Brexit au-delà du 29 mars : “Pour quoi faire ?” se demande Michel Barnierhttps://t.co/ax1zORY3n1 pic.twitter.com/9GKMmX3w1k
— franceinfo (@franceinfo) February 27, 2019
Ces déclarations successives du président français et du négociateur de l’UE font suite aux récentes déclarations faites par Theresa May. Mardi 26 février, devant la Chambre des Communes, la Première Ministre britannique a pour la première fois declaré qu’elle envisageait un report de la fameuse date du Brexit.
Cette déclaration inédite est la conséquence du refus par le Parlement de l’accord que Mme May avait négocié avec l’UE pendant des mois, et aux échecs récents des négociations qu’elle mène actuellement à Bruxelles autour de la question de la frontière irlandaise. Concrètement, mardi 26 février, Theresa May s’est engagée devant les membres du Parlement, à organiser un vote d’approbation ou non de l’accord définitif négocié avec Bruxelles avant le 12 mars prochain, c’est à dire 17 jours avant la date butoir du 29 mars.
Pourtant, mercredi 27 février, les députés britanniques se sont exprimés sur un amendement lié à un potentiel report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union, et donc de demander une extension de l’article 50 du Traité sur l’Union européenne, possibilité qu’a évoqué la veille la Première Ministre. L’amendement présenté par la députée Yvette Cooper a été finalement adopté par 502 voix contre 20. Il prévoit que si les parlementaires votaient pour retarder le Brexit, le gouvernement devrait alors demander une prolongation de la part de l’Union européenne (qui devra dire oui à l’unanimité, selon les règles établies par le bloc) et présenter un projet de loi visant à modifier, en droit, la date du départ du Royaume-Uni.