Les derniers chiffres officiels de l’Office National des Statistiques (ONS) du Royaume-Uni viennent de tomber et confirment la tendance déjà observée il y a quelques mois : la baisse de l’immigration européenne s’accélère, avec en toile de fond l’arrivée imminente du Brexit.
Déjà en juillet dernier, l’ONS alertait : “Le nombre estimé de citoyens de l’UE arrivant au Royaume-Uni à la recherche d’un emploi a continué de diminuer au cours de l’année dernière (-33%), passant de 55.000 en 2016 à 37.000 en 2017”, résumait alors l’organisme. Puis en novembre dernier, de nouveaux chiffres montraient que le solde migratoire des ressortissants de l’UE avait fortement chuté de 60% en deux ans, passant de 189.000 en juin 2016 à 74.000 en juin 2018.
La nouvelle étude, rendue publique fin février et prenant en compte des données jusqu’en septembre dernier, confirme encore cette baisse de l’immigration européenne. Ainsi, le solde migratoire net de l’immigration de l’UE vers le Royaume-Uni est tombé à un niveau jamais atteint depuis 2009 avec seulement un chiffre estimé à 57.000. Là encore, comme dans les données de l’été dernier révélés par l’ONS, ce sont les citoyens de l’Europe centrale et orientale comme la Pologne, classés dans la catégorie UE8, qui “quittent davantage le Royaume-Uni qu’ils n’y entrent”, précise le nouveau rapport.
Au total, jusqu’en septembre 2018, le nombre de citoyens de l’UE arrivés au Royaume-Uni est estimé à 202.000. Un chiffre certes supérieur à celui enregistré jusqu’en 2012 mais inférieur aux niveaux observés ces dernières années, comme le montre l’infographie réalisée par l’Office National des Statistiques. La fracture est visible et claire depuis juin 2016, date du référendum sur le Brexit.
En 2018, environ 70.000 citoyens de l’UE sont arrivés sur le sol britannique avec un emploi déjà en poche, un chiffre identique à celui de 2013 mais bien inférieur aux niveaux record enregistrés en 2016 et 2017. Le rapport explique également que le nombre de citoyens de l’UE qui, en arrivant, étaient à la recherche d’un emploi s’est stabilisé au cours de la dernière année.
Pour la période d’octobre à décembre 2018, les dernières estimations de l’Enquête sur la population active (EPA) montrent également que 2.27 millions de ressortissants de l’UE travaillent au Royaume-Uni, soit 61.000 de moins que l’année précédente tandis que 1.29 million le nombre de ressortissants de pays tiers travaillent au Royaume-Uni, soit 130.000 de plus que l’année précédente. Le solde migratoire des ressortissants hors Union européenne – surtout composés d’étudiants – a en effet de son côté atteint son niveau le plus haut depuis près de 15 ans.