Et de trois ! Après avoir été repoussé jusqu’au 12 avril, puis au 22 mai, voilà que le Brexit pourrait n’avoir lieu que le 31 octobre prochain. C’est le délai que vient d’accorder à nouveau l’Union européenne au Royaume-Uni.
C’était un début de semaine sur les chapeaux de roue pour Theresa May, qui s’était envolé d’abord à Berlin puis à Paris pour rencontrer respectivement Angela Merkel et Emmanuel Macron avant le sommet européen convoqué en urgence mercredi 10 avril. La Première ministre britannique est finalement parvenue à convaincre les 27 membres de l’UE de lui offrir un nouveau sursis. Si au départ, elle ne souhaitait qu’un délai allant jusqu’au 30 juin pour éviter un “no-deal” (son accord a été déjà rejeté par trois fois par les élus britanniques), l’Europe lui a offert une “flextension” jusqu’au 31 octobre prochain.
Il a été convenu que si le gouvernement britannique parvenait à faire ratifier l’accord du divorce dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois et avant la date butoir de fin octobre, le Brexit serait alors effectif “le premier jour du mois suivant” la ratification. En revanche, si le Royaume-Uni est toujours dans l’impasse d’ici les élections européennes, fixées entre le 23 et 26 mai, il serait alors obligé d’organiser le vote. En cas de non-respect de cette clause, le pays devra ainsi quitter l’UE au 1er juin et sans accord.
“J’ai accepté de prolonger le processus du Brexit au plus tard à la fin du mois d’octobre”, a ainsi déclaré Theresa May, “le Royaume-Uni aurait déjà dû quitter l’UE et je regrette sincèrement le fait que je n’ai pas encore réussi à convaincre le Parlement d’approuver un accord qui permettrait au pays de partir de manière harmonieuse et ordonnée. Mais les choix auxquels nous sommes confrontés sont difficiles et le calendrier est clair”. La Première ministre a prévu de faire une déclaration devant le Parlement britannique jeudi 11 avril pour expliquer à nouveau les détails de ce nouveau délai mais aussi et surtout les enjeux à venir.