Lundi 15 avril, en fin d’après-midi, le feu a pris dans les combles de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour une raison qui reste encore inconnue. Les flammes se sont propagées rapidement provoquant la chute de l’emblématique flèche du bâtiment et la destruction quasiment totale de la toiture et de la charpente qui dataient des XIIe et XIIIe siècle. Si l’événement tragique a ému les âmes du monde entier, le Royaume-Uni fait partie des pays qui peuvent comprendre la douleur que ressent la Nation française. En effet, au cours des derniers siècles jusqu’à récemment, les Britanniques ont aussi vu certains de leurs monuments historiques s’évanouir devant des incendies d’ampleur variable.
La cathédrale de Lincoln (1124)
La cathédrale de Lincoln, dans le centre-est de l’Angleterre, est l’un des plus anciens édifices religieux du Royaume-Uni. Construit à partir de 1072, le monument s’apprête à fêter son millénaire d’existence. Au terme des travaux, en 1311, le lieu sacré est devenu le bâtiment le plus haut du monde, et ce pendant 238 ans, avec ses 159 mètres. Cependant, si la construction fut aussi longue, c’est à cause d’un incendie qui s’est déclaré en 1124. Le feu détruisit une grande partie des travaux qui avaient été réalisés jusque-là, dont le toit qui était alors en bois. Cet événement tragique a tout de même eu un aspect positif puisqu’il suggéra à l’évêque Alexander l’idée de remplacer ce toit par une voûte en pierre, moins vulnérable en cas d’incendie. Durant les siècles qui suivirent, l’édifice de style gothique eut à faire face à d’autres destructions dues à des tremblements de terre par exemple. Aujourd’hui, la cathédrale de Lincoln est en très bon état, et est la cinquième plus grande de ce genre en Angleterre.
La cathédrale Saint-Paul de Londres (1666)
L’emblématique cathédrale située dans la Cité historique de Londres s’y connaît en matière d’incendies : elle en a connu trois au cours de sa longue histoire. La première construction en bois, achevée en l’an 675, fut consumée par les flammes. Reconstruite en pierre, elle est incendiée une seconde fois en 1087. Enfin, c’est à l’occasion du Grand incendie de Londres en septembre 1666 que la cathédrale Saint-Paul est victime d’un troisième feu. Dès le deuxième des cinq jours de destruction, l’édifice, alors en cours de restauration, est entourée d’échafaudages en bois qui prennent feu rapidement. En quelques minutes, les livres et papiers de la crypte s’embrasèrent et le toit en plomb se mit à fondre, laissant le bâtiment en ruines. Une fois l’incendie éteint, les Londoniens entamèrent la reconstruction de la cathédrale telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La cathédrale Saint-Michael de Coventry (14 novembre 1940)
Contrairement aux incendies précédant, aucun doute ne subsiste quant à l’origine de l’incendie qui a détruit la quasi-totalité de la grande église de Coventry, dans la banlieue de Birmingham. En effet, pendant la Seconde guerre mondiale, la ville accueillait des usines de véhicules motorisés, de moteurs d’avion et de munitions, faisant d’elle une cible de choix en cas d’attaque aérienne ennemie. Ainsi, les Nazis allemands décidèrent de bombarder Coventry pendant une dizaine d’heures dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940. Les avions de la Luftwaffe lâchèrent des bombes incendiaires sur la cathédrale de la ville, en plus de bombes qui eurent raison du toit et de la grande majorité du bâtiment. Après avoir été impuissants toute la nuit, les pompiers réussirent à éteindre le feu au petit matin. Depuis, le monument anglican a été reconstruit, et une partie sert encore aujourd’hui à commémorer cette dramatique nuit de novembre.
En Novembre 1940, la cathédrale de Coventry a brûlé. Elle a été reconstruite pour la gloire de Dieu, et aujourd’hui, c’est un symbole d’espoir et de résurrection. Que #NotreDame renaisse de ses cendres grâce au pouvoir de Dieu.
— Archbishop of Canterbury (@JustinWelby) April 16, 2019
La cathédrale d’York (9 juillet 1984)
A l’instar de la cathédrale Saint-Paul à Londres, l’histoire de la cathédrale d’York, aussi connue sous le nom de York Minster, est riche en flammes. Tout d’abord, en 1753, le transept sud fut incendié involontairement par des ouvrières qui faisaient brûler du charbon. Ensuite, en 1829, le pyromane anglais Jonathan Martin mit le feu à l’enceinte de l’édifice qui laissa seule l’aile est intacte. Quelques années plus tard, vraisemblablement à cause d’une bougie, l’intégralité de la toiture fut détruite en 1840. Enfin, c’est l’incendie de juillet 1984 qui a le plus marqué les esprits des Britanniques. Durant la nuit, un éclair déclencha un feu qui se propagea très rapidement détruisant une fois de plus le toit. En moins de trois heures, la centaine de pompiers déployée dompta les flammes. La restauration du bâtiment fut totale quatre ans et 2.25 millions de livres plus tard.
Le château de Windsor (20 novembre 1992)
Au matin du 20 novembre 1992, une des chapelles privées du château de Windsor, dans l’est de Londres, était en cours de rénovation. La police considère que c’est un des projecteurs utilisés pour les travaux qui embrasa un rideau et provoqua l’incendie qui toucha une grande partie de l’édifice. L’incendie fit de très graves dégâts à travers le château en réduisant en cendres plus d’une centaine de pièces dont neuf parmi les principales que compte le bâtiment. Le feu résista pendant près d’une journée entière avant d’être éteint définitivement par les pompiers britanniques le lendemain matin. Bien que ce soit l’une des résidences officielles de la famille royale, la reine Elizabeth II et les autres membres de la famille royale étaient à Londres quand les faits eurent lieu. Les dégâts furent tels qu’ils nécessitèrent cinq ans de travaux d’un coût de 37 millions de livres, financés en grande partie par l’ouverture au public de plusieurs résidences officielles de la famille royale, dont Buckingham Palace.