Une pétition a été lancée mercredi 28 août sur le site du gouvernement britannique pour demander l’annulation de la suspension du Parlement britannique. Cette décision, demandée par le Premier ministre Boris Johnson et validée par la reine Elizabeth II, a soulevé un vent de révolte parmi la population. “Le Parlement ne doit être prorogé ni dissous que si et jusqu’à ce que la période prévue par l’Article 50 soit suffisamment prolongée ou que l’intention du Royaume-Uni de se retirer de l’UE ait été annulée”, demande Mark Johnston, qui a lancé cette pétition en ligne.
Depuis, plus d’un million de signataires se sont manifesté. Dans les rues aussi, la mobilisation a été forte puisque dès mercredi 28 août après-midi, des milliers de personnes ont manifesté partout au Royaume-Uni, et particulièrement à Londres devant le Parlement britannique, pour demander l’annulation de cette suspension, scandant “Stop the coup” (“arrêtez le coup d’Etat”, ndlr).
Incredible scenes tonight as thousands of protestors pour onto the streets in Westminster shouting “STOP THE COUP”. Traffic has been brought to standstill. Huge huge anger. pic.twitter.com/QgwQRACoC0
— Paul Brand (@PaulBrandITV) August 28, 2019
Les élus, qui doivent se retrouver mardi 3 septembre, ne siègeront plus ensuite du lundi 9 septembre jusqu’au 14 octobre, date à laquelle la reine doit prononcer un discours (écrit par le gouvernement, ndlr) marquant l’ouverture de la nouvelle session parlementaire et donnant les grandes orientations de la politique britannique. Sauf qu’il ne restera que deux semaines avant la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne. Ce que dénoncent les manifestants mais aussi certains parlementaires de tous bords politiques, c’est que les élus n’auront donc peu ou pas le temps de faire passer des lois pour bloquer un Brexit sans accord.
Selon la loi britannique, si une pétition lancée sur le site officiel du gouvernement atteint au moins 100.000 signatures, le Parlement doit en débattre. Ce fut le cas pour la précédente mobilisation en ligne initiée le 20 mars dernier demandant la révocation de l’Article 50 ainsi que le maintien du pays dans l’Union européenne et ayant rassemblé plus de 6 millions de signataires. A l’époque, le Comité des pétitions de la chambre des Communes avait certifié que c’était “la pétition la plus signée jamais reçue par la Chambre et le site des pétitions du Gouvernement”.