Après deux jours d’intenses négociations à Bruxelles, Boris Johnson a annoncé sur les coups de 10.30am jeudi 17 octobre 2019 avoir négocié un nouvel accord sur le Brexit. Un résultat très attendu mais longtemps demeuré incertain du fait des tergiversations autour de la question nord-irlandaise et des modalités de mise en place d’une frontière avec le marché commun européen.
We’ve got a great new deal that takes back control — now Parliament should get Brexit done on Saturday so we can move on to other priorities like the cost of living, the NHS, violent crime and our environment #GetBrexitDone #TakeBackControl
— Boris Johnson (@BorisJohnson) October 17, 2019
Ce second accord de retrait, reprenant de nombreux points du traité de Theresa May daté de novembre 2018 qui avait été rejeté à trois reprises par la chambre des Communes, s’apparente donc à un compromis entre le Premier ministre britannique et les dirigeants européens. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a ainsi qualifié cet accord d’“équilibré et équitable”. Une ligne reprise par Michel Barnier, négociateur en chef pour les 27 Etats membres, qui, lors d’une conférence de presse donnée en fin de matinée jeudi 17 octobre, se voulait rassurant. “Ce qui compte par-dessus tout c’est la paix entre les peuples”, a-t-il déclaré avant de préciser que “l’Irlande du Nord restera dans les frontières du Royaume-Uni”. De plus amples précisions sur le contenu de cette nouvelle mouture devaient être données dans le courant de la journée.
Pour autant, cet accord arraché à deux semaines seulement du Brexit devra au préalable être approuvé par les 27 États-membres de l’UE réunis en sommet dans la capitale belge. Il devra ensuite être voté par le Parlement britannique lors d’une session exceptionnelle organisée samedi 19 octobre au Palais de Westminster. Une journée qui cristallisera donc l’avenir du Brexit. D’autant plus que la majorité politique de Boris Johnson s’est considérablement émiettée ces dernières semaines depuis la défection du DUP, le parti unioniste nord-irlandais. A la tête de ce mouvement, Arlene Foster avait d’ailleurs fait savoir sur Twitter en tout début de journée du jeudi 17 octobre qu’“en l’état actuel des choses, (ils) ne pourraient pas accepter ce qui a été proposé”. Un peu plus tard dans la journée, le DUP s’est officiellement déclaré hostile au texte, de même que le leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, qui a quant à lui estimé l’accord Johnson “pire que celui négocié par Theresa May”, avant d’appeler à son rejet samedi, jour où une grande manifestation populaire est d’ailleurs attendue devant le Parlement.
From what we know, Johnson’s negotiated a worse deal than Theresa May. This sell-out deal risks our rights, protections and NHS. It won’t bring the country together and should be rejected. pic.twitter.com/ZMKSNt2Nc9
— Jeremy Corbyn (@jeremycorbyn) October 17, 2019
Le devenir du Brexit à l’échéance du jeudi 31 octobre 2019 sera donc avant tout une question de temps. En effet, si l’accord négocié par Johnson est retoqué par le Parlement, le Premier ministre britannique devrait légalement demander un report de la date du divorce. Il y a quelques semaines pourtant, le chef du gouvernement jurait préférer “être mort au fond d’un fossé” que de repousser ce Brexit.