Elles devaient avoir lieu au plus tard fin janvier 2025. Finalement, le Premier ministre britannique les a convoquées bien plus tôt que prévu : les General Elections (élections générales) se dérouleront ainsi jeudi 4 juillet prochain, comme l’a officiellement annoncé Rishi Sunak mercredi 22 mai dernier. Les électeurs devront donc se rendre aux urnes dans un mois pour désigner les prochain.e.s député.e.s qui siégeront à la Chambre des Communes, dissolue jeudi 30 mai.
Si Rishi Sunak a avancé le scrutin, c’est parce que le gouvernement conservateur, au pouvoir depuis 14 ans, se trouve actuellement en difficulté. Le niveau de popularité du Premier ministre et des élus Tories est au plus bas. Au lieu d’attendre que la situation s’empire d’ici fin janvier 2025, il a préféré accélérer l’organisation du vote en espérant sauver le parti mais aussi sa place. De nombreux observateurs politiques ont analysé cette décision comme un pari fou. D’autant que les derniers sondages montrent le Labour grand gagnant de ces élections.
Dès l’annonce de la tenue d’élections générales anticipées, les premiers spots de campagne ont commencé à fleurir sur les réseaux sociaux des différentes formations politiques. La course à la (ré)élection s’est même engagée bien avant la dissolution de la chambre des Communes jeudi 30 mai. Cet impératif légal permet aux MPs (Members of Parliament, ndlr) de se consacrer pleinement à leur campagne jusqu’au 4 juillet prochain.
Si les député.e.s se sont donc vu retirer leurs titres et leurs prérogatives, les ministres continueront quant à eux à exercer les fonctions rattachées à leurs portefeuilles jusqu’à ce qu’un nouveau gouvernement soit formé. Toutefois, le champ d’action du gouvernement sera lui aussi impacté dans les prochaines semaines. Et pour cause, les quelque 500.000 fonctionnaires ne peuvent désormais plus réaliser de tâches pour le compte d’un parti politique.
A l’issue du scrutin, le leader de la force politique sortie majoritaire sera appelé par le roi à former un nouveau gouvernement. Selon le résultat, celui-ci pourra être unicolore ou bien résulter d’une coalition de partis. Le mandat des MPs s’étendra quant à lui sur les cinq prochaines années.
Le Royaume-Uni est divisé en 650 circonscriptions, dans lesquelles les partis présentent des candidats qui remporteront leur siège et deviendront députés à la majorité simple des électeurs. Ce système est connu sous le nom de système uninominal majoritaire à un tour. Il n’y a pas de représentation proportionnelle aux élections générales. Le parti ayant le plus de députés aura la possibilité de former un gouvernement et son chef deviendra alors Premier ministre.
Avant de se rendre dans l’isoloir, il faut au préalable coller à certains pré-requis. Tout d’abord avoir 18 ans ou plus au 4 juillet prochain, posséder la citoyenneté britannique (pour les Français binationaux, il est donc possible de participer), irlandaise ou bien être issu d’un des pays du Commonwealth (sous conditions), posséder une adresse au Royaume-Uni ou être enregistré comme électeur vivant à l’étranger, et enfin être évidemment inscrit sur les listes électorales britanniques.
Ensuite, il est impératif de s’enregistrer sur le site internet dédié (jusqu’au mardi 18 juin avant minuit) ou bien de remplir un formulaire papier qui devra être retourné par voie postale avant ce même jour à 5pm. La démarche nécessite une petite poignée de minutes et requiert de fournir un National Insurance Number (NIN), une date de naissance et une adresse postale permanente en Grande-Bretagne.
A noter que des procédures complémentaires permettent également aux personnes ne possédant pas de NIN ou d’adresse postale fixe de s’enregistrer. En outre, certaines situations peuvent donner lieu à une double inscription dans deux circonscriptions différentes (le cas d’étudiants par exemple). Le lieu du vote relève alors d’un choix personnel, à condition toutefois de ne voter qu’une fois.
Une fois ces démarches accomplies, chaque citoyen remplissant les critères recevra une carte d’électeur indiquant l’adresse de son bureau de vote de rattachement. Ne reste plus qu’à s’y rendre jeudi 4 juillet entre 7am et 10pm. Attention, il faut dorénavant une pièce d’identité pour voter. Si la personne n’en a pas, elle peut demander un Voter Authority Certificate, en faisant la démarche jusqu’au mercredi 26 juin, en ligne ou par courrier. Il faudra préciser dans la demande noms, prénoms, adresse, date de naissance et numéro de sécurité sociale (NIN).
Pour les personnes ne pouvant pas se déplacer le jour du vote, deux solutions alternatives existent. Tout d’abord, la procuration. Pour ce faire, il suffit de remplir le formulaire dédié au plus tard le mercredi 26 juin à 5pm. Ou par vote postal, après en avoir fait la demande au plus tard le mercredi 19 juin à 5pm.
Il va sans dire qu’il est préférable de connaître les candidats de sa circonscription avant de se prononcer. C’est pourquoi la Commission électorale recense, à partir du vendredi 7 juin, l’ensemble des candidats en lice ainsi que les modalités du vote dans chaque circonscription. En parallèle, un collectif de citoyens a créé la plateforme “Who can I vote for” qui donne également une myriade d’informations pratiques.
Il n’aura sans doute échappé à personne que la date du prochain scrutin tombait un jeudi. Loin d’être un hasard, le choix de ce jour découle en effet d’une tradition centenaire.
Plus d’informations : ici