Les négociations n’ont même pas encore commencé, que les choses se présentent déjà mal. “Le gouvernement ne négociera aucun arrangement où le Royaume-Uni n’a pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique”, indique un document publié par le gouvernement de Boris Johnson jeudi 27 février. Cette position ferme intervient deux jours après que l’Union européenne a dévoilé son plan pour les négociations sur les futures relations commerciales avec la Grande-Bretagne.
Il aura fallu deux ans pour arriver à un accord de sortie, et un an pour que le parlement britannique le valide. Mais peut-être que cela n’était rien au regard de ce que laisse présager le début des négociations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Un premier cycle de discussions doit avoir lieu du lundi 2 au jeudi 5 mars à Bruxelles et un autre à Londres un peu plus tard dans le mois, comme l’avait annoncé il y a quelques jours le négociateur européen Michel Barnier.
Le problème est que les deux parties ne sont pas du tout d’accord sur l’orientation à donner sur ces négociations. Le mandat adopté par les Vingt-Sept vise à préserver le Royaume-Uni des quotas et des barrières douanières, qui seraient mises en place à la fin de la période de transition, à savoir le 31 décembre prochain. En échange, l’UE demande à la Grande-Bretagne de ne pas faire de concurrence déloyale sur le plan environnemental, social et fiscal. Sauf que Boris Johnson n’en a cure. “Le gouvernement ne négociera aucun arrangement où le Royaume-Uni n’a pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique”, fait donc savoir le Premier ministre dans son document.
Dans son mandat de négociations, document de 36 pages et intitulé “The Future Relationship with the EU, The UK’s Approach to Negotiations”, Boris Johnson rappelle également que “le gouvernement ne prolongera pas la période de transition prévue dans l’accord de retrait. Cela laisse un temps limité, mais suffisant, au Royaume-Uni et à l’UE pour parvenir à un accord”. Le Premier ministre espère même arriver au bout des négociations d’ici septembre. Mais il prévient que si aucun accord ne se dessine entre les deux parties d’ici juin, il menace de se retirer des négociations. Cela signifierait un “no-deal” provoquant d’éventuelles conséquences économiques pour l’Union européenne comme le Royaume-Uni.