Venir à Londres est un “petit rituel” qui lui tient à cœur. A chaque tournée, Matthieu Chedid ne déroge donc pas au plaisir de se produire dans la capitale anglaise, comme il le fera mardi 28 avril prochain. L’auteur-compositeur et interprète français sera en effet sur la scène de l’O2 Academy Brixton pour présenter son Grand Petit Concert. A quelques semaines de ce spectacle très attendu, M, comme il se surnomme, se confie.
Transposer un spectacle à l’étranger n’est pas chose aisée. Alors même si la scénographie ne sera pas strictement la même que pour ses concerts français, Matthieu Chedid a tenu à ce que celui de Londres soit le plus semblable possible, avec quelques petites adaptations. “Il y aura des automates jouant des percussions qui m’accompagneront sur scène”, détaille le chanteur, qui promet un spectacle plein d’innovations. “Je voulais vraiment transposer à Londres cette singularité qu’on a imaginé pour ce Grand Petit Concert, ce côté unique, qui touche aussi l’âme et qui envoie un message d’amour”. C’est pourquoi il reste convaincu que même le public anglophone pourra ressentir toutes ces bonnes vibrations.
Jouer à Londres est un passage obligé pour M. La culture musicale britannique l’a en effet accompagné depuis sa plus tendre enfance. “Bien sûr, j’aime la musique française, dont les pères sont pour moi Serge Gainsbourg et Alain Souchon, mais la musique britannique compte des grands artistes qui m’inspirent comme les Rollings Stone, les Beatles. J’ai été bercé par les riffs de guitare britanniques”. Ce rock’n’roll, cette pop également, se retrouvent incontestablement dans les sonorités de ses compositions.
Mais côté texte, Matthieu Chedid reste attaché à la langue de Molière avec laquelle il joue avec délicatesse et poésie. Le public ne l’entendra donc jamais chanter en anglais. “Je suis toujours un peu étonné et parfois embarrassé quand certains artistes français le font”, avoue-t-il sans concession, “le problème c’est que souvent les personnes écrivent en anglais en pensant en français”. Résultat : des textes parfois vides de sens. “Quand on fait de la musique, c’est pour l’incarner, parler d’une histoire”, justifie Matthieu Chedid, avant de tempérer, “dans le monde de l’électro, c’est différent. Donc cela sonne bien. Sinon, de manière générale, il faudrait que l’artiste s’engage dans un texte en anglais avec un certain décalage, un certain humour”. Comme le fait si bien son ami Mathieu Boogearts, qui chante dans un franglais assumé mais réfléchi.
Pour sa part, l’artiste français n’a qu’une obsession quand il fait de la musique. “Je fais cela par passion et dévotion. J’ai envie de faire du bien, de rendre les gens heureux”, explique-t-il. En même temps, qui mieux que M pour donner de l’amour ? Les critiques, si elles peuvent se manifester, il les entend, mais il les vit bien. “Je n’aime pas me prendre au sérieux”, avance Matthieu Chedid. En témoigne le personnage qu’il s’est créé, mais pas question pour autant de ne pas faire les choses sérieusement pour son public. En témoigne son dernier album, Lettre Infinie, où il se livre de manière plus intime. Il y parle de sa femme, de la perte de sa grand-mère, et chante même avec sa fille Billie. Sans résumer cela au caricatural “opus de la maturité”, il conviendrait peut-être de le définir comme l’album d’une révélation. Peut-être une suite logique, à la veille de souffler ses 50 bougies.
Par ailleurs, l’âge n’efface pas les rêves. Bien au contraire, le chanteur en a encore beaucoup. Comme celui de venir peut-être un jour vivre à Londres, cette ville qu’il affectionne tant. “L’envie est là depuis longtemps sans que je n’aie sauté encore le pas. Mais je souhaite vraiment y passer plus de temps”, confie Matthieu Chedid. Et pourquoi pas rencontrer une nouvelle fois Sir Paul McCartney avec qui il aimerait bien partager un moment musical. “Je rêve aussi de jouer avec Supertramp”, ajoute-t-il.