“Nous ne pouvons que constater qu’il n’y a pas eu de progrès substantiels depuis le début de ces négociations et que nous ne pouvons pas continuer ainsi indéfiniment. Surtout compte tenu du refus persistant du Royaume-Uni de prolonger la période de transition”. Lors de sa conférence de presse, vendredi 5 juin, Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne sur la question du Brexit, s’est dit déçu que les discussions n’aient pas avancé sur la relations futures entre les deux parties.
Pour le Français, ce “manque de progrès n’est pas dû à notre méthode, mais au fond”. Michel Barnier a estimé que le Royaume-Uni ne respectait pas ses engagements pris lors de l’accord signé entre les Etats-membres de l’UE et le gouvernement britannique. “Cette déclaration a été négociée et approuvée par le Premier ministre Johnson. Elle a été approuvée par les dirigeants des 27 États membres lors du Conseil européen d’octobre 2019. Elle bénéficie du soutien du Parlement européen. C’est – et cela restera pour nous – la seule référence valable. Pourtant, tour à tour, nos homologues britanniques cherchent à se distancier de cette base commune”, a ainsi argumenté le négociateur européen. Parmi le points d’achoppement, la coopération nucléaire civile, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la coopération en matière de politique étrangère, de développement et de défense, mais aussi la pêche.
Méfiant de cette posture de distanciation du gouvernement de Boris Johnson, il s’est aussi dit inquiet d’un autre sujet très important : “Concernant les droits des citoyens (européens, ndlr), nous restons extrêmement vigilants”. Une attention particulière continuera aussi d’être apportée, de la part de l’Union européenne, sur la question de la frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.
Un point sera organisé dans les prochains jours avec les 27 membres de l’UE. De nouvelles tables de négociations avec le Royaume-Uni devraient également rouvrir d’ici la fin juin. “Mais il est clair que nous approchons d’un moment de vérité : nous attendons du Royaume-Uni qu’il respecte ses engagements – à la fois en ce qui concerne notre accord de retrait, déjà ratifié, et quant au contenu précis de la déclaration politique, qui reste et sera restent la base et le cadre de nos négociations”, a averti Michel Barnier, “si tel est le cas, et si nous gardons notre respect mutuel, notre sérénité et notre détermination, je ne doute pas que nous trouverons, au cours de l’été ou au plus tard au début de l’automne, un terrain d’entente” pour parvenir à un accord sur cette relation future.