C’est par le biais d’une lettre adressé au ministre des Finances, Rishi Sunak, que le nouveau directeur général d’Eurostar, Jacques Damas, a appelé le gouvernement britannique à l’aide. Dans le texte datant du 25 novembre, le PDG y expliquait que la compagnie ferroviaire “se battait pour sa survie”. En effet, depuis la crise sanitaire en mars dernier, le nombre de trains n’a cessé de diminuer non seulement à cause des confinements successifs, de la mise en place d’une quarantaine pour les voyageurs, mais aussi parce qu’il a fallu s’adapter aux nouvelles mesures d’hygiène. Actuellement, un seul train quotidien par exemple relie Londres à Paris.
Le courrier de Jacques Damas, qui a pris ses fonctions en octobre dernier, intervient alors que la veille le ministre des Finances annonçait un plan d’aide pour les aéroports en difficulté, chacun pouvant prétendre jusqu’à 8 millions de livres de soutien financier. Eurostar a alors été interpellé par cette mesure, expliquant que “le nouveau système d’allégement des tarifs pour les aéroports (nous) place dans une situation désavantageuse directe par rapport à (nos) concurrents aériens”.
Aberrant pour la compagnie ferroviaire franco-britannique, qui avançait dans sa lettre devoir se battre “pour sa survie” avec une baisse de 95% de la demande, “tandis que l’aviation a reçu plus de 1,8 milliard de livres sterling de soutien sous forme de prêts, de reports d’impôts et de financements”. Eurostar demandait donc au ministre que “ce dispositif soit étendu aux services ferroviaires internationaux et, plus généralement, que le gouvernement intègre le train à grande vitesse dans son soutien au secteur du voyage”, rappelant que le train était plus vert que l’avion.
Certains posent la question de savoir pourquoi la compagnie ferroviaire ne se tourne pas vers la France, puisqu’elle est majoritairement détenue par la SNCF. Mais Eurostar aurait déjà épuisé toutes les options de soutien financier mis en place par Paris. C’est pourquoi la seule chance reste de trouver de l’aide auprès du Royaume-Uni. Un porte-parole du ministère britannique des Transports, comme le rapporte le quotidien The Guardian, a alors déclaré que les ministres ont reconnu les défis financiers importants auxquels Eurostar était confronté, ajoutant que “le gouvernement s’est beaucoup engagé avec Eurostar sur une base régulière depuis le début de l’épidémie. Nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec (la compagnie ferroviaire) alors que nous tentons de retrouver une totale sécurité des voyages internationaux”.