En moyenne en Grande-Bretagne, les gens changeraient de téléphones portables tous les 18 mois. Les vieux modèles, qui se compteraient en dizaines de millions, colonisent nos fonds de tiroirs. Remplis de métaux rares, polluants, comment se débarrasser de nos portables obsolètes dans les règles de l’art ?
Chrome, nickel, palladium, plomb, gallium, tungstène, lithium … La fabrication d’un téléphone portable fait appel à un nombre très important de matières. Or bon nombre d’entre elles sont « impactantes sur l’environnement dès lors qu’elles ne sont pas recyclées correctement », explique Jean-Pascal Maury, spécialiste de l’économie circulaire des produits électroniques. Un recyclage des matériaux, en partie réinjecté dans le cycle de production, qui doit être réalisé par des professionnels, de façon contrôlée. La plupart des magasins de téléphonie mobile, certains détaillants en ligne ou encore les zones dédiées des décharges assurent la collecte des téléphones obsolètes. Pour trouver le point de collecte le plus proche, se référer à ce localisateur.
Un tissu associatif s’est mis en place pour proposer des points de collecte et valoriser les appareils à des fins charitables. « Elles vont les reconditionner, à travers des associations avec des ateliers impliqués dans la réinsertion sociale. Et revendre ces produits à travers des canaux de revente qu’elles peuvent elles-mêmes maîtriser ou sous-traiter », explique Jean-Pascal Maury.
Au-delà de la revente, génératrice de revenus pour l’association, les appareils peuvent être offerts à des personnes dans le besoin, ou encore confiés aux soins de recycleurs responsables. Oxfam propose ainsi de déposer son vieux téléphone dans n’importe laquelle de ses boutiques ou de redonner ses gains après revente via son revendeur partenaire Fonebank. British Heart Foundation organise de son coté des systèmes de postage et de ramassage. Il existe beaucoup d’autres associations au Royaume-Uni qui récupèrent les téléphones portables, et même d’autres appareils électroniques.
Une solution un tantinet mercantile mais néanmoins vertueuse puisqu’allonger la durée de vie du produit permet une moindre ponction sur les matières premières. La plupart des opérateurs proposent une reprise des anciens téléphones, tout comme les distributeurs en ligne ou en boutique. « L’occasion devient un rayon à part entière », remarque Jean-Pascal Maury.
Des organisations spécialisées se sont également mises sur le créneau, type Mazuma, Reboxed, Doji, musicMagpie, PreLovedTech, SellMyMobile.com … Au cours d’une opération complètement dématérialisée sur son site, l’entreprise propose une offre de reprise suite au renseignement du modèle et des caractéristiques de l’appareil. L’appareil est ensuite envoyé dans une enveloppe prépayée. Après réception et confirmation de la cote, l’argent est crédité sur le compte du particulier vendeur. « Ça se développe énormément car ce type de solution permet d’aider le vendeur à racheter un produit neuf ou d’occasion », dans l’intérêt des opérateurs.
Quelle que soit la solution choisie, avant de céder son téléphone, effacer toutes ses données personnelles. Après avoir sauvegardé ses données, un « factory reset » (ou autre préconisation du fabricants) débarrassera l’appareil de tous vos messages, photos, contacts, historique de navigation, applications, mots de passe.
Crédit photo de Une : Eirik Solheim