Au Royaume-Uni, il peut être relativement courant, pour un recruteur, de contacter anciens ou actuels employeurs d’un candidat pour demander des « références » (« references »), attestations écrites permettant de s’assurer du sérieux du postulant. French Morning London vous explique tout.
« Une ‘reference’ est quelque chose d’écrit à propos de nous par quelqu’un d’autre, détaille John Palmer, conseiller à l’Acas (Advisory, conciliation and arbitration service, qui vise à faciliter les relations au travail entre employeurs et employés). Elle peut être demandée à votre actuel ou ancien employeur ou bien à quelqu’un en mesure d’attester de votre personnalité, de vos forces et faiblesses. »
Le but est souvent de « rassurer les recruteurs sur des détails clefs d’une candidature (…), de vérifier des éléments et aussi parfois d’obtenir plus d’informations sur un candidat ».
En Angleterre, les annonces d’emploi en ligne comportent généralement un formulaire, d’après John Palmer. Et celui-ci exige souvent de renseigner les coordonnées (mail, téléphone…) de personnes – anciens employeurs, professeurs d’université – susceptibles de fournir ces références.
Pour une candidature spontanée, il peut être bon d’indiquer simplement sur votre CV la mention « references available upon request ». Vous ne fournirez les coordonnées que si on vous les demande.
Il existe plusieurs types de références.
La basique, où l’employeur donne des informations minimes – un peu comme notre certificat de travail – comme « les dates auxquelles vous avez été employé, le poste occupé et éventuellement quelques détails sur vos responsabilités ».
Il y a aussi la référence approfondie, où seront aussi mentionnés vos salaires, absences, possibles sanctions et la raison de votre départ. « Souvent, un recruteur va envoyer des questions standard et ces questions vont généralement correspondre à une vérification poussée », indique John Palmer. Cela dit, les employeurs vont aussi, dans beaucoup de cas, donner des réponses standard qui correspondront à des références basiques. « La plupart des recruteurs le comprennent. »
Et puis, il y a aussi la « character reference », plus personnelle, où il sera par exemple demandé d’indiquer vos forces et faiblesses. « Cette référence peut être donnée par votre dernier employeur mais, souvent, il s’agira d’un ancien manager, ancien enseignant responsable associatif. »
« Il n’y a pas vraiment de règle. Si une seule référence est demandée, le recruteur va généralement vouloir une référence factuelle de votre actuel ou ancien employeur », note John Palmer.
Et s’il en faut plusieurs, on vous demandera certainement, en plus, une « character reference de la personne de votre choix ».
Fournir une référence n’est pas une obligation légale de l’employeur (sauf pour certains postes de la finance), même si beaucoup acceptent. « Et il n’y a aussi pas de règle sur la quantité d’informations à donner », indique le conseiller à l’Acas.
Si l’employeur refuse de donner une référence, il est conseillé, bien sûr, d’essayer de voir avec le recruteur s’il est possible de solliciter une personne autre : un manager ou un collègue, un employeur précédent, un ancien professeur de fac…
Une référence peut tout-à-fait révéler certaines incompétences de votre part… tant que celles-ci sont avérées. « Une référence doit toujours être juste et conforme à la réalité et ne peut être discriminante (en mentionnant des éléments comme l’âge, l’orientation sexuelle…). »
Mais ce genre de situation, où le candidat serait confronté à une référence qui s’avèrerait préjudiciable – et surtout fausse – est assez peu courante, d’après John Palmer. En outre, il est « probable que les recruteurs repèrent une référence injuste et ils n’en tiennent généralement pas compte… ou bien ils choisiront d’en discuter avec vous ». Enfin, en principe, il vous est légalement possible de contester une référence.
Il est bien évidemment conseillé, avant de transmettre les coordonnées d’un employeur, de prévenir la personne qu’elle peut être sollicitée pour une référence. Point d’autant plus important si vous êtes en poste et que l’on demande à contacter votre employeur actuel. L’idée est là bien sûr de faire preuve de diplomatie. « Essayez d’avoir une discussion positive (…), conseille John Palmer. Vous pourriez les remercier pour ce qu’ils vous ont apporté, leur demander conseil et les rassurer sur le fait que vous les tiendrez informés le plus tôt possible de l’évolution de votre candidature. »