Parce qu’il couvre quantités de métiers et ouvre la possibilité, lorsqu’il dure cinq ans, d’accéder à la résidence permanente, le visa “skilled worker” (pour “travailleur qualifié”) est très plébiscité par les personnes voulant s’établir au Royaume-Uni. Sauf qu’il n’est pas toujours évident de trouver des emplois couverts par ce visa, ce dernier exigeant que les entreprises répondent à des critères précis et représentant une certaine lourdeur administrative et financière… Voici néanmoins quelques informations à connaître pour vous aider à maximiser vos chances de décrocher ce “graal”.
Pour décrocher un visa “skilled worker” (ancien visa “tier 2 (General)”), il faut déjà avoir trouvé un emploi. Lequel doit répondre à certains critères : il doit faire partie de la liste des métiers agréés et être proposé à un salaire annuel minimum de £25.600 (moins, sous certaines conditions). Cet emploi doit enfin être “sponsorisé”… Le candidat doit donc trouver une entreprise qui accepte de le “parrainer” et, notamment, de payer une certaine somme pour l’employer.
La question peut se poser si vous êtes encore en études et réfléchissez à finir votre master à l’étranger… Car outre l’avantage d’être déjà sur place, les personnes avec un visa “student” ont des conditions d’accès a priori facilitées au “skilled worker” (les entreprises n’ont pas à payer d’“immigration skills charge”). Certains étudiants peuvent aussi passer sur le visa “graduate”, qui leur permet de travailler deux ans et avec lequel il peuvent demander le “skilled worker”.
“Le point de départ, pour ceux qui sont intéressées par le ‘skilled worker visa’, serait d’obtenir l’offre d’une entreprise possédant une licence de parrainage”, indique Amar Ali, chez Reiss Edwards, cabinet d’avocats spécialisés en immigration. Pour sponsoriser quelqu’un, les entreprises doivent avoir une licence. Elles sont ensuite répertoriées sur un registre… Lequel peut évidemment constituer un outil pour votre recherche, mais plus pour vérifier qu’une société a une licence que pour vous orienter. Car la liste est complexe (elle comporte plus de 51.000 noms d’entreprises avec des licences pour différents visas de travail, dont le “skilled worker”, classés par ordre alphabétique…)
Heureusement, certains sites proposent une version plus “digeste” du registre. C’est le cas de Job Ready English, conçu pour aider les étudiants internationaux à trouver du travail au Royaume-Uni et qui met en ligne une application – Sponsor Tier 2 – classant les entreprises par catégories (finance, éducation…) et par villes. Un service que semble aussi proposer le site uktiersponsors. Mieux vaut néanmoins croiser les informations et se référer aussi au registre officiel.
Si vous avez du mal à faire le tri parmi les entreprises que vous souhaitez viser, un autre critère de sélection pourrait aussi être leur taille ainsi que leur dimension internationale. Car recruter des travailleurs étrangers représente un poids supplémentaire pour une entreprise. Les plus grosses firmes auront peut-être plus de moyens. C’est en tout cas le conseil donné par Mike Muttiah, de Job Ready English, aux étudiants internationaux. “Les petites entreprises risquent d’avoir plus de mal à proposer des parrainages alors que les grandes multinationales seront plus en capacité de le faire. Vous voulez viser des entreprises qui ont les moyens de sponsoriser.” Les moyens et l’intérêt, les multinationales étant aussi probablement plus enclines à recruter des profils divers.
Certains secteurs sont plus demandeurs que d’autres. Mike Muttiah cite par exemple les entreprises en lien avec les “services professionnels”, la finance, l’audit et la “tech”… De plus, pour certains métiers particulièrement en manque de travailleurs, les critères d’obtention du visa sont assouplis (le salaire requis est plus bas). Ceux-ci apparaissent dans la “Shortage Occupations List (Sol)” et constituent des secteurs d’activités où le parrainage est logiquement facilité.
Une recherche sur Indeed ou Monster avec pour mots-clefs “tier 2 sponsorship” fait apparaître des offres d’emploi a priori ouvertes à un parrainage. Alors, beaucoup émanent du secteur de la santé et du soin – en tension – mais l’on peut aussi trouver l’offre d’un hôtel recherchant un chef, celle d’une entreprise européenne recherchant un responsable de développement à Londres… Dans tous les cas, mieux vaut s’assurer que le poste est adapté au “skilled worker” en contactant directement la firme.
Des agences de recrutement, notamment celles qui comportent une dimension internationale, peuvent aussi potentiellement aider à trouver des jobs sponsorisés. C’est par exemple le cas de l’HCL, dans le secteur du soin et de la santé. L’agence Michael Page (finance, ressources humaines, digital) peut aussi éventuellement aider dans certaines circonstances.