De ce qui s’appelait la Maison de France en octobre 1942, année de sa création, à la Fédération des Associations Françaises de Grande-Bretagne (nom qu’elle a adopté en 1965), la philosophie reste la même depuis huit décennies : celle de créer du lien social dans la communauté française. “Au départ, l’idée était d’aider et de fédérer les associations et les Français présents au Royaume-Uni pendant la Seconde guerre mondiale”, raconte Brigitte Williams, vice-présidente de la FAFGB et bénévole depuis les années 80.
La fédération aura su traverser les époques. Ce sera lors d’une soirée festive qu’elle soufflera ainsi ses 80 bougies. Le grand public est convié à venir partager ce moment, prévu jeudi 20 avril au sein de l’Eglise protestante de Londres, dans le quartier de Soho. “On demande simplement une contribution de £10”, précise Marie Redron, nouvelle présidente de la FAFGB. Une participation nécessaire pour pouvoir organiser (et financer) cet événement. Car les temps sont durs. Au plus haut de son activité, la fédération comptait dans ses rangs jusqu’à 60 associations membres et donc cotisantes.
Mais avec le Brexit et la pandémie, qui ont poussé certains Français à rentrer outre-Manche, leur nombre a chuté. “Cette année, on compte entre 25 et 30 associations”, lance la présidente. Un chiffre qui reste tout de même important au vu du contexte actuel, mais qui malheureusement ne suffit pas. “L’argent collecté via les cotisations ne sont pas pour la fédération (qui fonctionne grâce à la mobilisation des bénévoles), mais pour qu’il soit redistribué aux associations qui en ont besoin”, précise Marie Redron. En 2019, la fédération avait ainsi pu redistribuer £500 au Dispensaire français ou au Centre Charles Péguy (fermé depuis 2022 à cause du Brexit).
La subvention STAFE, dispositif de soutien aux associations des Français à l’étranger, que la FAFGB vient de décrocher cette année l’aidera un peu dans ses missions, mais ne sera pas suffisante. “On pense de plus en plus à organiser des événements payants, comme pour notre anniversaire. Ce ne serait pas de gaité de cœur si on faisait cela”, reprend la nouvelle présidente. Le financement de la fédération a été souvent, au début de sa création, assuré par l’establishment français de Londres. “Au départ, elle a été longtemps présidée par des chefs d’entreprise qui prenaient des frais à leur charge”, explique Brigitte Williams.
Grâce à ce soutien, des événements ont ainsi pu être organisés pour collecter des fonds. Ainsi, pendant de longues années, un bal populaire avait lieu, dès 1989 (année du bicentenaire), tous les 14 juillet au Lycée français Charles de Gaulle de South Kensington. “Il y avait toujours un cocktail organisé grâce à des sponsors, puis on ouvrait les portes au grand public”, se souvient la vice-présidente. Des centaines de personnes, et même jusqu’à 2,500 personnes en 1998 lors de la coupe du monde de foot, faisaient le déplacement pour célébrer le jour de la fête nationale. Sauf qu’il a fallu arrêter l’organisation à cause des travaux engagés dans l’établissement.
C’est alors qu’est né le “salon des associations”, événement annuel qui se déroulait dans le sous-sol de l’Institut français. Avant d’être transféré à la salle Baden Powell à une centaine de mètres de là. Le salon sera ensuite remplacé par le “forum des associations” en 2010 avec l’ouverture au grand public. Près de 400 personnes se déplaçaient chaque année pour rencontrer les différentes associations, devenir membres ou s’investir comme bénévoles. Malheureusement, le prix de la location de la salle ayant augmenté, puis l’impossibilité de faire appel à des traiteurs extérieurs (et donc des sponsors extérieurs), sans compter l’arrivée de la Covid, ont fait que la FAFGB a dû arrêter ce rendez-vous…
Aujourd’hui, la nouvelle équipe réfléchit à relancer ce forum. Mais là encore, il faut des fonds. “On espère que ces 80 ans seront l’occasion de donner un nouveau souffle à la fédération”, confie Marie Redron. Surtout que l’organisation de cet anniversaire, pour lequel le grand public a jusqu’au 18 avril pour s’inscrire, aura été un vrai travail de titan, reconnaissent les deux femmes, mais rendu possible grâce aux bénévoles. D’ailleurs, la fédération lance un appel. “On recherche toujours de nouvelles personnes notamment pour nous aider sur les réseaux sociaux, ainsi que le site internet ou encore pour trouver des sponsors”.