Si à Londres, l’architecture peut accoucher d’enfants peu réussis esthétiquement, elle est aussi considérée comme l’une des plus belles villes du monde. Forte d’une histoire vieille de deux millénaires, la capitale anglaise regorge de styles architecturaux aussi divers que beaux et dont la cohérence fait encore débattre. Entre le style victorien et la nouvelle vague d’édifices modernes, il y en a pour tous les goûts. Avec quelques centaines de gratte-ciels en projet ou actuellement en construction, il s’agirait de profiter de la skyline londonienne actuelle si particulière. Pour vous, French Morning London a sélectionné, de manière subjective, quelques-uns des plus beaux édifices qui dominent Londres par leur beauté.
Liberty
Coincé à l’angle de Regent Street et Great Marlborough Street, Liberty est une véritable institution londonienne. En effet, depuis 1875, ce magasin est devenu si populaire et renommé qu’il en est arrivé à donner son nom au type de tissus qu’il vendait initialement : les imprimés fleuris. S’il fait partie de cette liste, c’est que l’établissement est doté d’une devanture qui fait rêver plus d’un commerçant. Depuis 1924 et le travail des frères Edwin et Stanley Hall, la façade de style Tudor, reconnaissable à ses colombages strictement décoratifs et ses toits pentus, est devenue le visage de l’emblématique commerce.
Gare de St Pancras
Contrairement à ses gares voisines sans âme comme Waterloo ou Charing Cross, St Pancras est un édifice sans pareil. Finalisé en 1868, il est un exemple parfaitement réussi de l’architecture néo-gothique en vogue à l’époque du long règne de la reine Victoria. Dessinée par l’architecte anglais George Gilbert Scott, cette partie du bâtiment a coûté la modique somme de £320.000 à l’époque. Avec des inspirations du style gothique d’Europe du Nord, la façade réunit plusieurs couleurs du fait de l’association de la pierre avec la brique.
Neasden Temple
Situé comme son nom l’indique à Neasden, dans le quartier de Brent, dans le nord-ouest de Londres, le BAPS Shri Swaminarayan Mandir, plus connu sous le nom de Neasden Temple, est un fameux lieu de culte hindou. Inauguré en 1995 par le plus haut représentant de la religion hindouiste, Pramukh Swami Maharaj, il est le premier grand temple hindou authentique basé sur le sol britannique. Son coût de 12 millions de livres a été entièrement financé par la communauté hindouiste de Londres. A l’extérieur, le calcaire blanc crémeux bulgare compose une frise complexe de sculptures à motifs ornées par intermittence de figures de divinités et ornées de fenêtres et de balcons. Les drapeaux rouge et blanc qui trônent au dessus des coupoles et des flèches aux détails travaillés indiquent que la Déité souveraine serait en résidence dans le temple.
Musée d’Histoire naturelle
Construit en 1881, le Musée d’Histoire naturelle est l’un des plus grands établissements culturels de la capitale anglaise. Faisant face au Consulat général de France, le musée de Kensington accueille en moyenne plus de 4 millions de visiteurs par an. Outre ses collections très denses de sciences de la vie et de la terre héritées entre autres de l’ex-empire colonial britannique, il est connu pour sa beauté architecturale. Son hall d’entrée est très connu pour sa grandeur et le squelette de baleine qui domine les visiteurs curieux. D’extérieur comme d’intérieur, les murs sont faits de briques en terre cuite pour mieux résister à l’atmosphère de révolution industrielle en vigueur lors de l’époque victorienne, qui était notamment chargée en suie provenant des usines voisines. A une plus grande échelle, le musée fait partie de l’Albertopolis et ses flèches sont parfaitement alignées avec le Royal Albert Hall, l’Albert Memorial et la tour de l’Imperial College.
Cathédrale St Paul
C’est l’un si ce n’est le premier symbole historique de Londres, car c’est la première des cinq cathédrales et vit le jour en l’an 604. Néanmoins après une histoire mouvementée notamment du fait d’incendies ravageurs, St Paul telle que connue aujourd’hui est l’œuvre de l’architecte Sir Christopher Wren, dont la construction s’étira de 1675 à 1711. Siège de l’archevêque anglican de Canterbury, l’édifice doit sa splendeur au mélange des styles architecturaux classique et baroque. Largement inspiré de la basilique Saint-Pierre de Rome et de l’Hôtel des Invalides à Paris, le dôme de St Paul culminant à 111 mètres de haut a longtemps dominé la capitale anglaise. Les deux tours situées du côté ouest du bâtiment contiennent chacune des cloches que l’on peut entendre à des kilomètres à la ronde. Enfin, le sous-sol abrite une crypte où sont enterrés Christopher Wren, le premier duc de Wellington ou encore l’amiral Nelson, qui domine encore Trafalgar Square du haut de sa colonne.
Palais de Westminster
Le cœur de la vie politique du Royaume-Uni depuis des siècles, qui accueille la Chambre des Lords et celle des Communes, est l’œuvre de l’architecte Sir Charles Barry. Si le Westminster Hall, à l’intérieur de l’édifice date du XIème siècle, la forme actuelle du palais de Westminster a été construite suite à un incendie survenu en 1834 par le Britannique. Ce dernier a choisi de façonner le palais avec un style néo-gothique “perpendiculaire” porteur d’une forte identité britannique, car ce style est fortement caractéristique de l’histoire architecturale du Royaume-Uni. Les deux plus grandes tours du palais sont la Tour Elizabeth (96,3 mètres) – anciennement Tour de l’Horloge jusqu’au jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en 2012 – qui abrite la célèbre cloche Big Ben, et la Tour Victoria culminant à plus de 98 mètres d’altitude.
Palais de Buckingham
Le Palais de Buckingham est l’actuelle résidence officielle de la monarchie britannique mais aussi un point névralgique du tourisme dans la capitale. Cela est lié à cette fonction d’accueil des souverains effective depuis 1837 et l’accession au pouvoir de la reine Victoria, et à la beauté intrinsèque du palais haut de 24 mètres. L’édifice a beaucoup changé depuis sa construction en 1703, notamment du fait de l’élargissement de l’enceinte du palais par les architectes John Nash et Edward Blore au XIXème siècle. Les dernières modification de la structure de l’édifice comportaient la Façade Est que tous les touristes connaissent, où se trouve le célèbre balcon où la famille royale a l’habitude de venir saluer la foule. A noter que Marble Arch, actuellement à l’extrémité nord-est de Hyde Park, était auparavant située en face de Buckingham Palace, avant d’être déplacée vers son emplacement actuel par la reine Victoria qui la trouvait hideuse.
30 St Mary Axe
Du fait de sa forme, la tour de la City, 30 St Mary Axe, est souvent appelée “The Gherkin” (littéralement “le cornichon”, ndlr) par les Londoniens. Construit par le groupe d’architectes Forster + Partners de 2001 à 2003, l’édifice culminant à 180 mètres de haut, a été le plus grand gratte-ciel de Londres avant la construction du Shard. Dès sa finalisation, le Gherkin a été récompensé à plusieurs reprises pour sa beauté, recevant le Stirling Prize ou encore l’Emporis Skyscraper Award. Outre son esthétique dûe entre autres à sa façade en verre, le bâtiment est modèle de construction écologique en son genre. De par sa structure intérieure, l’intégralité des bureaux qui y sont basés ont accès à la lumière naturelle. Grâce à sa hauteur et sa forme, l’édifice utilise le vent pour assurer sa ventilation chaude et froide en fonction de la température extérieure.
The Shard
Avec un coût dépassant 1.8 milliard d’euros, cette œuvre de 309 mètres de hauteur est devenue le plus grand gratte-ciel du Royaume-Uni. La construction dessinée par l’architecte italien Renzo Piano portait à l’origine le nom de “The London Bridge Tower”, avant d’adopter celui de The Shard (“l’éclat”, ndlr) suite à des critiques concernant sa forme. Pour sa splendeur, le bâtiment a remporté l’édition 2013 du Emporis Skyscraper Award. Possédé par un fonds d’investissement qatari, The Shard se compose de bureaux, d’appartements de luxe dont le prix d’achat est de 45 millions d’euros minimum, de bars et de restaurants à la vue imprenable sur la capitale anglaise. De style néo-futuriste, la façade du gratte-ciel est composée par quelque 11.000 vitres de verre.