Il souhaitait notamment proposer un projet qui ait « un impact social positif ». Après 20 ans dans le secteur financier, Michaël Sabbah, Français arrivé à Londres en 2011, lance l’application Hoppout !, qui permet aux gens de se retrouver autour d’activités conviviales, sportives, culturelles. Et loin des écrans.
Originaire de la région parisienne, Michaël Sabbah a quitté son emploi, en banque, l’été dernier pour se consacrer pleinement à ce projet. « J’ai suivi un certain chemin de carrière, raconte-t-il. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir toujours gardé énormément d’intérêt pour tout ce qu’il se passait autour de moi, notamment d’un point de vue technologique. »
Le but était aussi d’avoir un « impact social positif ». Pour l’entrepreneur, réseaux sociaux et applications peuvent comporter une part de « toxicité », notamment lorsqu’ils incitent les utilisateurs à passer, pour des raisons publicitaires, pas mal de temps sur les écrans (via, par exemple, des vidéos addictives). « Du temps perdu », qu’ils auraient pu utiliser à « se cultiver, faire du sport, rencontrer des gens… » Ce qu’espère favoriser Michaël Sabbah avec Hoppout !. Antérieure à la Covid, l’idée lui semble prendre d’autant plus de sens après l’isolement social de ces derniers mois.
Chercher des « évènements » ou créer sa propre annonce

L’application vise à permettre aux gens de « retisser du lien » autour « d’activités sportives, culturelles, artistiques ou simplement conviviales ». Vous êtes à la recherche d’un partenaire de tennis, souhaitez participer à une partie de foot ou à une sortie dans un bar à Londres ? Une carte permet de voir et situer les évènements alentour. Vous pouvez également poster une annonce… La plateforme se prête aussi très bien aux évènements liés à l’entraide : une personne âgée qui a besoin d’aide pour ses courses, une collecte de déchets dans un parc… Son utilisation est gratuite.
Autre aspect important de Hoppout !, certains « pros » peuvent aussi poster leurs services. Profs de yoga, de guitare, pub organisant un concert, ont ainsi la possibilité de placer leurs ateliers, leurs événements (*) sur la carte. L’idée étant de laisser plusieurs options d’activités aux utilisateurs… tout en permettant aux petites entreprises et auto-entrepreneurs locaux, qui ont souvent peu de temps et de moyens pour se faire connaître selon Michaël Sabbah, de gagner en visibilité. Ne payant rien pour l’heure, ceux-ci pourraient verser une cotisation minime plus tard, en fonction du succès de l’application.
Le challenge : convaincre les futurs utilisateurs

Diplômé, à l’origine, de l’Ecole nationale de la Statistique et de l’Administration économique (ENSAE), Michaël Sabbah s’est lancé dans ce projet avec son « background financier » et son appétit pour la technologie. S’il n’a pas suivi de formation « en applications », il s’est entouré de spécialistes – en design, en coding… – dont il suit les problématiques de près. La chose est de toute façon complexe. « Le processus de ‘trial and error’ est assez omniprésent dans l’univers des app’. » L’enjeu principal étant bien sûr de parvenir à avoir (et matérialiser) une idée qui séduise des utilisateurs devenus « excessivement exigeants » devant la multitude d’applications déjà existantes…
Après avoir convaincu, ces dernières semaines, des professionnels de tester l’application (pas mal d’événements sont déjà postés), Michaël Sabbah cherche maintenant à s’adresser au grand public. L’activité est pour l’heure concentrée sur Londres. Toutefois, l’entrepreneur n’exclut pas de proposer un jour la même chose à Paris (l’application est même d’ailleurs déjà disponible en français).
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(*) Sur les thématiques du sport, de la culture, de l’art, de l’éducation, du bien-être.
