Bien parler la langue de son pays d’accueil est important lorsque l’on fait le choix de vivre à l’étranger. Et l’anglais, pour nous, Français et autres francophones de Grande-Bretagne, n’est pas toujours évident. Petite liste – extensible, bien sûr – de petites bévues régulièrement commises… ainsi que la façon d’y remédier.
Faux amis
Ce sont des mots qui se ressemblent mais ont des sens différents et peuvent être employés à tort. Professeur à la London School of English, Daragh Brady note ainsi la mauvaise utilisation du terme « actually », que les Français confondent souvent avec « actuellement ». Or « actually » ne signifie pas « en ce moment ». « Mais plutôt ‘en réalité’. Si quelqu’un me dit ‘I used to live in Toulouse’ et que cela n’est pas vrai, je vais dire ‘actually, I have never been to Toulouse’. »
Autres exemples : le mot « eventually » (« finalement »), injustement traduit, en français, par « éventuellement » ou encore le verbe « to assist » (« aider « ), potentiellement confondu avec « assister » – au sens d’« assister à un spectacle » –, là où l’anglais utilisera « to attend »…
Ordre des mots
L’ordre des mots peut aussi s’avérer quelque peu compliqué. Notamment pour les adverbes. « Un francophone pourra être tenté de dire ‘I get up always…’ au lieu de ‘I always get up at 6 o’clock’. »
De manière générale, les adverbes dits « de fréquence » (« always, usually… ») sont souvent placés entre le sujet et le verbe, sauf pour le verbe « to be » (« he’s always here »).
« Question tags »
« Ce sont les petites questions que nous mettons en fin de phrase pour avoir une confirmation, rappelle Daragh Brady. ‘You lived in Nice, didn’t you’ ? » Pas toujours simple. Pour bien faire, plusieurs conseils : noter que le temps de la question doit « faire écho » à celui de la proposition principale : si cette dernière est au passé, la question tag l’est également… Se souvenir aussi de toujours bien inverser affirmation et négation.
Enfin, pour la forme verbale, Nick Sydney de l’école Klick ! English rappelle : « S’il y a un modal, utilisez le modal : ‘you would, wouldn’t you ?’. Un auxiliaire, reprenez-le : ‘she hasn’t gone, has she ?’ Sinon, utilisez ‘do’: ‘you like him, don’t you ?’ ».
« To make » ou « to do »
La confusion est réelle pour les francophones. Une suggestion serait d’employer le verbe « to make » lorsqu’on se trouve dans une situation où l’on crée ou construit quelque chose : « he makes a cake », « I’ve made this box ».
Pour Daragh Brady, toutefois, le problème est qu’il y a beaucoup d’exceptions. L’idée, d’après lui, serait donc d’apprendre le mot en même temps que le verbe qui l’accompagne (« to make a mistake », « to do the laundry »…). Le site du Cambridge Dictionary répertorie plusieurs exemples.
« Phrasal verbs »
Ou verbes à particule : « go on », « come up », « come back »… Doit-on par exemple dire « get in the tube » ou « get on the tube » ? Pour les transports, Nick Sydney conseille le moyen mnémotechnique suivant : « Si vous pouvez marcher dedans, ce sera ‘get on’ et ‘get off’’ pour en sortir : ‘get on/off the tube, the plane’… Si vous ne pouvez que vous y asseoir, se sera ‘get in’ : ‘get in/ out of the car…' ».
De manière générale, l’enseignant suggère de découvrir ces phrasal verbs au fur et à mesure, en fonction du contexte, de ses centres d’intérêt, de les noter et de les relire de temps à autre.
Indénombrables
« Les gens de langue latine sont souvent un peu confus quant aux noms dénombrables et indénombrables (éléments que l’on peut, ou pas, compter : l’eau est un indénombrable). » Et Nick Sydney de citer les termes « gossip », « information » et « news ». « Ils sont indénombrables : on dit ‘to give somebody some gossip’ et non ‘a gossip’ (au sens de « commérage »), ainsi que ‘some information’, ‘some news’ et pas ‘a news’. «
On ne peut utiliser « a/an » avec un indénombrable. Celui-ci n’a souvent pas de pluriel et fonctionne avec un verbe au singulier. « The news was surprising. »
Prononciation
Enfin, pour en finir ou atténuer ce « ze » très francophone, au lieu de « the », l’enseignant suggère de le comparer à l’apprentissage du sifflement. L’idée est véritablement de se concentrer sur la prononciation du son « th » (« this », « that »…), de le pratiquer – par exemple, en faisant les 100 pas chez soi – en prêtant attention au positionnement de sa langue par rapport à ses dents… jusqu’à ce que soit un automatisme. « Il faut juste physiquement s’y habituer. »
Plus généralement, pour la prononciation, Nick Sydney conseille l’usage d’audiobooks (si possible, d’ailleurs, en même temps que la lecture desdits livres), peut-être plus effectifs que le visionnage de films avec sous-titres…