Qui n’a jamais rêvé de poser sa démission pour vivre une nouvelle aventure professionnelle ? Charlotte Appietto l’a fait il y a trois ans quand elle a quitté son poste dans le conseil en management. La jeune femme doit rebondir, mais pas simple quand on n’a pas à sa disposition les bons outils. C’est ainsi qu’elle décide de créer il y a tout juste deux ans une plateforme, qu’elle baptisera Pose ta dem’, pour aider et accompagner toutes celles et tous ceux qui aimeraient comme elle sauter le pas. Après avoir fait grandir son concept sur le territoire français, la Française s’est intéressée l’an dernier à Londres, où elle organise mercredi 22 janvier un troisième apéro. 
“L’objectif de ces soirées est de permettre à la communauté de se retrouver, mais aussi aux personnes intéressées de comprendre comment marche ‘Pose ta dem’”, expose Charlotte Appietto. Chaque événement débute par la prise de parole de deux ou trois “démissionnaires” qui viennent raconter leur changement de voie et de vie. “Il y a ensuite une session de questions-réponses”, complète la jeune femme. A Londres, précise-t-elle, les choses sont un peu différentes car Marion Le Bihan, qui anime ces apéros, est également ambassadrice et mentor de l’entreprise créée par cette ancienne diplômée de Sciences Po et de l’ESCP Europe.

Poser sa dem’ c’est toujours possible, mais pas n’importe quand

L’idée de ces rendez-vous n’est pas de convaincre les personnes de quitter leur job, mais, si elles se trouvent dans une situation de réflexion, de trouver des réponses à leurs questions. “Bien sûr que tout le monde peut poser sa démission, quel que soit son âge, son parcours, son profil, sa situation famille ou son métier”, assure Charlotte Appietto, “mais il ne faut pas le faire n’importe quand, c’est quelque chose qui se prépare”. 
C’est ce qu’a d’ailleurs fait la créatrice de Pose ta dem’. Après avoir travaillé dans les ressources humaines puis dans le conseil en management, elle explique avoir vite compris une chose : “Que je ne trouverais pas mon bonheur dans une carrière toute tracée qui ne m’offrait aucune liberté”. Si elle est certaine qu’elle ne parvenait pas à s’épanouir dans son travail, là même où elle passait plus de 7 heures par jour, elle doute. “Je ne savais pas quoi faire d’autre”. Charlotte Appietto cherche sa voie pendant plusieurs mois. Elle pose alors sa démission pour rejoindre une start-up en tant que business developper. C’est la révélation : elle veut devenir entrepreneure. Naît alors l’idée de permettre à d’autres comme elle de pouvoir tracer une nouvelle voie professionnelle. “J’ai créé Pose ta dem’ à l’image de ce que j’aurais aimé avoir quand je me posais des questions. Quand j’ai cherché à démissionner en 2015, je n’ai rien trouvé de vraiment qualitatif pour m’accompagner, certes il y avait des coachs de reconversion, mais il manquait quelque chose”.

A Londres, les Français seraient plus téméraires

Son site se compose donc de contenus avec des témoignages, des conseils, des vidéos, mais aussi et surtout des programmes de coaching-formation pour être accompagné individuellement, de formations en ligne et donc de rencontres le plus souvent bimestrielles. Charlotte Appietto promet que Pose ta dem’ veut être un facilitateur pour les personnes intéressées. Par exemple, si les demandes concernant les envies de se lancer en tant qu’entrepreneur se multiplient dernièrement, elles ne concernent pas tout le monde. “L’aventure de la reconversion est toujours individuelle. Certains rêvent d’entreprendre mais réalisent au final que ce n’est pas fait pour eux. C’est pour cela qu’on envisage tous les scénarios possibles. Et surtout pour les personnes qui souhaitent un projet entrepreneurial, cela se fait toujours en parallèle de leur actuel travail”. En somme, pas question de “poser sa dem’” avant d’être prêt. 
Si Charlotte Appietto a tenu à exporter son concept à Londres, c’est d’abord parce qu’elle sait qu’il y a une forte communauté française et francophone qui pourraient être intéressées. Car dans la capitale anglaise comme à Paris, la problématique de son rapport au travail est la même. Mais la cheffe d’entreprise reconnaît que les Français londoniens ont cette détermination supplémentaire. “Ils se posent peut-être moins la question de la démission, ils seront plus en demande sur que faire après”, pense-t-elle. Le concept a bien pris, puisque les événements sont à chaque fois complets ou presque. 
Aujourd’hui, le jeune femme ne regrette aucunement sa décision, alors que Pose ta dem’ va fêter ses deux ans le 22 janvier prochain, le jour-même de l’apéro londonien. “Je me régale dans ce que je fais, j’écris, j’organise les événements, je coache, j’anime des séminaires sur le thème de l’entrepreneuriat”, détaille Charlotte Appietto, dont le premier livre sur son aventure devrait sortir cette année aux éditions Eyrolles.