Mauvaise tenue de crayon, douleurs, prise de note lente, écriture illisible ou impersonnelle… Problème mécanique passager ou symptôme d’un mal-être, le trouble de l’écriture se soigne. C’est la mission d’Alexia Commaret, graphothérapeute et fondatrice de Graphinity.
Les causes de consultation en graphothérapie sont multiples. Des “enfants qui ont du mal à rentrer dans le geste de l’écriture, qui écrivent trop gros, d’une écriture illisible, douloureuse”. Un passage difficile de l’écriture scripte (en école anglaise) à l’écriture cursive chère à l’Education nationale. Une écriture trop lente qui empêche un ado de rendre sa copie à temps. Une prise de notes inefficace : “L’empan visuel de certains jeunes est très bas. Plutôt que de mémoriser un pan de phrase, ou la phrase entière, puis de la réécrire, passant du tableau à la copie, ils regardent syllabe après syllabe, ou mot après mot, perdant un temps fou”. Chez les adultes, il peut s’agir d’une rééducation suite à un accident. Ou d’un malaise devant une écriture perçue comme “ne correspondant pas à leur personnalité, enfantine”.
Au Medicare et au Cabinet Français, Alexia Commaret travaille en réseau avec d’autres disciplines. Le bilan réalisé en première séance décidera de la poursuite de la thérapie. Ou de l’orientation vers un psychomotricien, un orthophoniste, un orthoptiste. Voire un psychologue, l’écriture pouvant se dégrader suite à un choc émotionnel. “À la première séance, on fait des tests pour évaluer l’écriture, vérifier la posture, la tenue du stylo, des petits jeux pour voir le tonus de la main, la motricité fine, la vitesse d’écriture”. La rééducation se fait de manière très ludique : “des jeux, des défis, sur différents supports”. Chez les enfants “dys” (dyslexie notamment), la thérapie permet de retrouver un geste automatique, qui rend l’esprit disponible pour l’orthographe, la grammaire, l’expression écrite. Les ados travailleront la prise de notes.
Après 14 ans en cabinet de conseil en France, Alexia Commaret profite d’une relocalisation en famille à Londres pour se reconvertir. “C’était une opportunité pour changer !” La mère de famille avait déjà constaté que “de plus en plus d’enfants sont en difficulté avec leur écriture. Or cela peut générer des problèmes plus importants s’ils ne sont pas résolus”. En février 2021, à l’issue de sa formation en graphothérapie, elle lance Graphinity. À point nommé alors que la situation s’est exacerbée avec l’école à la maison. Un dernier conseil aux parents : “Ne pas donner un stylo trop tôt. La main de l’enfant ne sera pas suffisamment développée. Cela risque d’engendrer de très mauvaises tenues du stylo. Le laisser jouer aux Lego, faire la cuisine, de la pâte à modeler, encastrer un puzzle. Et développer une motricité fine, nécessaire pour rentrer dans l’écriture”.