La barre des 10 millions d’euros levés a été franchie au deuxième trimestre 2022. Mais Time for The Planet a des ambitions beaucoup plus hautes. En effet, cette entreprise à but non lucratif, qui après avoir conquis la France débarque au Royaume-Uni, a pour but de lever 1 milliard d’euros d’ici 2030 pour financer 100 innovations mondiales contre les gaz à effet de serre.
À l’origine de cette start-up d’un genre nouveau, on trouve six entrepreneurs lyonnais qui ont tous été confrontés à l’urgence climatique à un moment de leur parcours. Le constat est simple : les innovations existent pour lutter contre les gaz à effet de serre, mais les innovateurs manquent de compétences business pour les faire passer à grande échelle. De leur côté, ils ont ces compétences et le réseau nécessaire, mais manquent d’innovations utiles à la cause de la lutte contre le réchauffement climatique.
Time for The Planet permet donc aux citoyens d’acheter des actions (une action coûte 1 euro). 90 % du montant investi finance alors des innovations ayant un impact mondial et massif contre les émissions de gaz à effet de serre, tandis que les 10% restants servent au frais de fonctionnement (frais juridiques, salaires, développements web…) de la start-up. Les bénéfices générés par Time for the Planet sont réinvestis intégralement dans la recherche et la diffusion de nouvelles innovations. Chaque année, les actionnaires reçoivent un suivi précis de la quantité de gaz à effet de serre non émis ou stockés grâce à leur investissement.
C’est fin 2019 que Time For The Planet voit le jour. Personne ne croyait alors au projet, pourtant, deux ans et demi plus tard, ce sont plus de 50,000 associés, citoyens et entreprises, qui forment le socle de cette belle aventure.
Cécile Duranton a rejoint l’aventure en tant qu’actionnaire en février 2021. “J’ai commencé par investir une petite somme d’argent et j’ai rejoint les bénévoles pour faire de la traduction français-anglais principalement.” Avant de s’engager pour Time for The Planet, la Française était business developer, et avait en charge d’ouvrir des marchés à l’international pour un grand groupe. Un métier qui ne correspondait plus à ses valeurs écologiques, ce qui l’a alors poussé à présenter sa démission à l’été 2021. En parallèle, elle s’est donc investie de plus en plus avec Time for The Planet. Alors, lorsque l’entreprise fait de l’ouverture à l’international sa nouvelle priorité, il est évident qu’elle est la bonne personne pour prendre en charge ce nouveau challenge.
“En janvier 2022, je suis devenue associée gérante et là je viens d’emménager à Londres”, confie la jeune femme. Le réchauffement climatique est une problématique qui ne peut pas être traitée seulement en France, depuis le début, Time for The Planet a des ambitions internationales. Naturellement, le Royaume-Uni est la première marche pour attaquer le marché anglophone. Cécile Duranton espère que cette implantation sera plus facile qu’en France. En effet, “au Royaume-Uni, les charities sont très développées. Il est fréquent pour les Britanniques de donner aux bonnes œuvres, cela fait moins peur aux gens.”
Toutefois, cela ne veut pas dire que son travail sera plus simple. “L’objectif dans un premier temps, c’est de trouver deux personnes qui vont monter Time for The Planet au Royaume-Uni. On ne veut pas prendre des Français pour monter la branche britannique, on souhaite vraiment créer un mouvement local, et ça sera le cas dans chaque pays.” Cécile Duranton “cherche un profil plutôt communication, quelqu’un qui incarnera Time For The Planet au Royaume-Uni et un autre profil plutôt grand investisseur qui sera capable de pitcher l’entreprise devant des grands comptes.”
Les challenges de Time for The Planet sont immenses avec cette arrivée au Royaume-Uni, car tout reste à construire. Il faut agir vite, alors l’équipe redouble d’efforts et de créativité dans son approche. Cécile Duranton l’avoue : “Beaucoup de questions restent quant à la structure à adopter notamment. Il y a beaucoup d’inconnus que cette ouverture au Royaume-Uni va nous permettre de résoudre.”
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Photo de Une : les sept “managing directors” de Time For The Planet (de gauche à droite) Nicolas Sabatier, Claire Dognin, Denis Galha Garcia, Mehdi Coly, Cecile Duranton, Arthur Auboeuf, Laurent Morel