C’était le 12 avril 2019 : l’équipe de l’emblématique Atelier Robuchon de Londres annonçait, après douze ans de service, la fermeture du restaurant situé, à l’époque, dans le quartier de Covent Garden. Une décision prise sans pour autant faire disparaître la marque Robuchon. En effet, quelques mois plus tard, un nouvel établissement ouvrait ses portes : Le Comptoir Robuchon. Couplé avec un autre concept, celui du Deli Robuchon, destiné à proposer un service plus rapide et de traiteur. Et c’est à Mayfair que la résurrection avait eu lieu. Mais trois mois à peine après l’ouverture, il a fallu faire face à la pandémie de Covid. Malgré tout, Le Comptoir a tenu bon, proposant une cuisine moderne à l’heure du déjeuner comme du dîner, avant de lancer les petits-déjeuners.
Si Le Comptoir a remplacé l’Atelier, c’est aujourd’hui l’inverse, puisque le premier vient de fermer pour donner au second une nouvelle vie. “Le Comptoir s’était un peu perdu dans ce qu’il proposait”, confie Karim Le Cloarec, directeur des opérations internationales chez Joël Robuchon. L’envie de revenir aux sources était le principal objectif de l’équipe. “Joël Robuchon est une marque reconnue de luxe à la fois dans ‘le look’ et ‘le feel’ et c’est cela que nous voulions retrouver, tout comme nos clients, qui ne cessaient de nous demander le retour de l’Atelier”. Pour le responsable, Le Comptoir, bien qu’il fut une réussite, était “plus casual” dans son esprit. “Le menu proposé était gourmand mais moins technique que ce que nous offrons à l’Atelier, présent dans plusieurs villes du monde”. Aussi, explique Karim Le Cloarec, il était évident de rouvrir, un jour ou l’autre, l’Atelier car le siège social de la marque Robuchon est à Londres.
Le Comptoir a donc fermé début août dernier et l’Atelier a rouvert ses portes mi-septembre. Les menus ont été complètement retravaillés avec les chefs pour qu’il puisse s’accorder à “l’essence et l’esprit Joël Robuchon”, tout en “s’adaptant aux goûts locaux”. Les plats classiques du chef sont également de retour. “Des recettes simples mais très bien réalisées techniquement, exactement ce que les clients recherchent”.
Évidemment, précise Karim Le Cloarec, les plats suivront les saisons, et seront réalisés par des chefs ayant déjà travaillé dans des Ateliers Robuchon dans le monde et qui viendront retransmettre dans l’assiette l’ADN culinaire du chef français. A la carte par exemple, du ris de veau en cocotte aux cèpe, la soupe de châtaignes, de la caille farcie au foie gras, du bœuf Wagyu ou encore le fameux dessert Le Mont Blanc composé de meringue, de sorbet cassis et d’un crémeux à la châtaigne. “Nous proposons aussi des plats plus légers comme des belles salades de thon ou au crabe royal”. Côté vins, 900 références sont proposées, dont du Château Petrus. “Mais il y en a pour tous les prix”, assure Karim Le Cloarec, “et notre sommelière, qui travaillait déjà pour Le Comptoir, et son équipe sont là pour conseiller les clients”.
Depuis sa réouverture il y a deux mois, les clients sont ravis, selon le chef des opérations internationales. “Nous recevons beaucoup de personnes qui avaient l’habitude de se rendre à l’Atelier quand il était situé à Covent Garden”, se réjouit-il. Si tout se passe bien, peut-être que le restaurant pourrait alors décrocher une (ou plus) étoile au Michelin, comme c’est le cas à Paris par exemple. “Nous aimerions bien, mais ce n’est absolument pas notre priorité aujourd’hui. Nous souhaitons avant tout que nos clients soient satisfaits”.
Crédit photos : L’Atelier Robuchon