Le deuxième magasin a ouvert ses portes le 8 juillet dernier du côté de Wimbledon Village et le troisième verra le jour fin septembre du côté de Wandsworth. En près de deux ans, et malgré la crise sanitaire, Colette a donc su se faire une place à Londres. Derrière ce service de traiteur et d’épicerie fine, se cache le Franco-belge Dimitri Plaquet. Arrivé à Londres en 2011, il n’aurait pas pensé être à 33 ans à la tête d’une entreprise qui connaît le succès. Venu finir ses études en finance dans la capitale anglaise, il y est finalement resté, y a fondé sa famille et est aujourd’hui le patron de Colette.
C’est un peu grâce à l’arrivée de sa première fille que l’idée de proposer un service traiteur a germé dans l’esprit de Dimitri Plaquet, déjà passionné par la restauration. “Je me suis toujours intéressé à la gastronomie, au monde des étoiles Michelin. Quand on a eu notre fille, avec ma femme, on était beaucoup plus attentif à ce que l’on cuisinait et mangeait. Mais on s’est vite rendu compte que l’offre traiteur à Londres était plus restreinte, contrairement à la France”. Après un début de carrière dans un fonds d’investissement spécialisé dans le développement de terres agricoles en Amérique Latine, Dimitri Plaquet décide donc de se lancer dans son projet en 2019. “J’avais déjà des liens forts avec Villa Lorraine, qui possède plusieurs restaurants et services de traiteur à Bruxelles”, explique le jeune chef d’entreprise.
Il s’associe alors naturellement avec la société belge pour créer Colette. “J’ai choisi ce nom car c’était le prénom de ma grand-mère paternel, qui était une femme très épicurienne, qui aimait la bonne cuisine”, explique Dimitri Plaquet. C’est en janvier 2020 que la première boutique ouvre ses portes. Le Franco-belge choisit Chelsea pour ses débuts. “Je connais bien cet endroit, il est très cosmopolite, on y trouve beaucoup d’Italiens, de Français…”. Une clientèle idéale pour se lancer, selon le Franco-belge, qui a aussi choisi ce quartier pour sa population au pouvoir d’achat “plutôt élevé”.
Côté recettes, le fondateur travaille selon les saisonnalités. “Le menu, qui est élaboré avec les équipes de Villa Lorraine, change tous les mois”, confie Dimitri Plaquet. Et surtout la carte est adaptée aux goûts locaux car “certains plats ne fonctionnent pas à Londres, comme les endives gratinées”, souligne le Franco-belge. Si les saveurs françaises sont mises en avant, dont le gratin dauphinois, la quiche ou encore les pâtisseries, d’autres cuisines sont aussi proposées, notamment britannique, mais aussi chinoise.
Colette propose aussi des paniers-repas spéciaux pour l’afternoon tea ou un pique-nique. “Notre corps de métier est bien les plats préparés à emporter de l’entrée au dessert, mais on a aussi une large gamme de produits d’épicerie fine”, complète Dimitri Plaquet. En effet, il est possible d’acheter sur place ou de se faire livrer du vin, des confitures, du thé (grâce notamment à un partenariat avec Mariage Frères), des macarons (La Durée), du chocolat, des terrines, de l’huile d’olive, du sel, du fromage, de la charcuterie… mais aussi des fleurs et des bougies.
Malgré une carte alléchante et un concept plutôt bien pensé, les débuts de Colette n’ont pas été simples, avoue Dimitri Plaquet. “Le concept n’avait pas été tout de suite compris”, analyse-t-il. Mais un mois après l’ouverture de la boutique de Chelsea, “la sauce a fini par prendre”. Si la pandémie s’est invitée à table quelques semaines plus tard, Colette a par ailleurs su tirer son épingle du jeu. “Nos ventes ont augmenté pendant le confinement qui reste pour nous une période assez intéressante”, confie le Franco-belge. Les demandes ont en effet explosé et cela a poussé le chef d’entreprise à mettre en place un service de livraison mais aussi une boutique en ligne. Cette progression lui a permis aussi d’envisager rapidement l’ouverture d’une nouvelle boutique. “On voulait aller dans le West End, mais la Covid a changé nos plans, car les bureaux se sont vidés”.
Dimitri Plaquet a alors estimé que les quartiers résidentiels étaient plutôt une bonne alternative. C’est pourquoi Colette, qui compte aujourd’hui environ 20 employés, a posé ses valises du côté de Wimbledon Village en juillet dernier. La prochaine étape sera l’ouverture de la boutique de Wandsworth en septembre. Et Dimitri Plaquet ne compte pas s’en arrêter là. “On a déjà prévu de s’installer dans d’autres quartiers de Londres. Mais pour l’heure, on va voir comment les choses évoluent, car Colette a surtout existé pendant des périodes troublées. Quand les restaurants ont rouvert, cela a forcément eu un impact sur notre chiffre d’affaires. Je continuerai cependant à mettre toute mon énergie à faire fonctionner le concept et j’espère faire connaître le nom de Colette dans tout Londres”.