Les ressortissants de l’UE devront demander un visa similaire à celui des États-Unis pour entrer au Royaume-Uni après le Brexit, a annoncé dimanche 1er décembre la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel.
S’ils gagnent les élections générales le 12 décembre prochain, les Conservateurs promettent ainsi de changer les règles migratoires concernant les touristes européens. Pour cela, ils s’inspireront des Américains, qui obligent tout visiteur venant pour une durée de trois mois maximum à faire une demande d’ESTA, correspondant à une autorisation d’entrée du territoire validée en dernier lieu par les agents de la douane une fois à l’aéroport de destination.
Si les Tories mettent en application cette promesse, les visiteurs européens, qui n’ont actuellement besoin que d’une carte d’identité pour entrer au Royaume-Uni, devront donc, après le Brexit, remplir un formulaire payant (mais le montant n’a pas encore été communiqué) en ligne au moins trois jours avant leur voyage. Surtout, ils devront être munis de leur passeport pour passer l’immigration.
Priti Patel a déclaré que ce nouveau système, baptisé Electronic Travel Authorisation (ETA), avait pour objectif d’améliorer la sécurité du pays. Elle a rappelé que les électeurs ayant voté pour une sortie de l’Union européenne l’ont fait “pour reprendre le contrôle de nos frontières”. “Je m’engage à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger le Royaume-Uni”, a-t-elle justifié.
L’UE, elle, travaille aussi depuis trois ans sur un système comparable, appelé ETIAS (Système européen d’information de voyage et d’autorisation de voyage). La Grande-Bretagne, sortant du bloc au plus tard le 31 janvier 2020, sera donc soumise à cette nouvelle réglementation dès la mise en application de cette mesure en 2021. Les visiteurs britanniques venant pour une durée de 90 jours au plus, que ce soit pour des fins commerciales ou touristiques, devront donc faire cette demande. “Le système ETIAS s’assurera que ces personnes ne représentent pas une menace pour la sécurité. Ce système d’autorisation de voyage rassemblera, suivra et mettra à jour les informations nécessaires concernant les visiteurs afin de déterminer s’il est sûr ou non qu’ils entrent dans les pays membres de l’espace Schengen”, explique l’UE.
Côté britannique, cette mesure n’est pour le moment qu’une promesse électorale. Priti Patel avait déjà créé des remous sur la question migratoire en août dernier quand elle avait annoncé la fin de la libre circulation des personnes dès le 1er novembre 2019, soit au lendemain de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, date depuis repoussée au 31 janvier 2020.