“Il y a une vraie ambition du fondateur de OMS&Co de se déployer à l’international, parce que notre service répond aux nouvelles formes de travail. Aujourd’hui, les gens s’installent un peu partout dans le monde, ont envie de s’expatrier ou doivent suivre leur conjoint ou leur conjointe dans une nouvelle opportunité professionnelle”, explique Erwann Goullin, chargé de lancer le bureau britannique.
Créée en 2013 par Arnaud Sourisseau, OMS&Co met en lien des candidats indépendants et des entreprises pour des missions spécifiques et de court à moyen terme, dans différents domaines d’activité. En France, depuis son lancement, OMS&Co a déjà plus de 5,000 profils dans sa base de données. “Certains sont avec nous depuis huit ans, car ils en ont fait leur choix de carrière. Il y a également ceux qui sont entre deux jobs et choisissent de travailler en tant que consultant indépendant en attendant de trouver un poste fixe. Nous avons aussi des personnes en plein processus de création d’entreprise et qui font des missions de consulting en parallèle”, détaille Erwann Goullin.
Parmi les autres profils, des jeunes diplômés de Polytechnique ou HEC qui privilégient le freelance le temps de trouver un poste plus permanent. “Certains se rendent compte que ce n’est pas si mal. Quand on est bien placé, on peut très bien gagner sa vie. Ils choisit ses missions et le rythme de son agenda”. Les jeunes restent tout de même peu représentés dans le pool global d’OMS&Co. “L’âge moyen, c’est plutôt 44 ans”, confirme le Français.
En revanche, tous ont des “profils de haut niveau”. “Quand on réfère une personne, c’est parce que c’est expert du sujet. Il peut être capable d’assurer sa mission en France, en Allemagne, en Suisse, en Espagne ou en Angleterre”. Même, si reconnaît Erwann Goullin, certaines missions ne sont pas interchangeables d’un pays à l’autre, comme pour la comptabilité. “Mais cela reste à la marge. Les top profils ont vraiment vocation à faire des missions n’importe où”.
Son défi à Londres sera donc de constituer son propre contingent de consultants indépendants. Si Erwann Goullin les cherche sur différents réseaux, comme LinkedIn, mais aussi lors d’événements de networking, les candidats peuvent s’inscrire par eux-mêmes sur le site d’OMS&Co en précisant leurs critères : compétences, zone géographique, disponibilité… “C’est très exhaustif. C’est assez long, ça peut prendre quatre heures. Il va se noter sur un certain nombre de compétences”.
Les candidatures passent toutes par un premier filtre, assuré par les directrices des ressources humaines d’OMS&Co basées à Paris. Ensuite, les candidats retenus passent un entretien individuel avec un des partenaires. “J’ai entre cinq et dix entretiens par semaine à faire”, commente Erwann Goullin, qui est chargé de ces interviews pour le bureau de Londres, “ma problématique est un peu différente parce que moi, je crée un pool. Je pars donc de zéro et il faut donc me retrousser un peu plus les manches qu’en France où le pool est déjà à 5,000 profils”. Cette double validation est suivie par une troisième par la vérification des références professionnelles données par le candidat. “Après l’entretien, je complète le profil”.
Quand un client va solliciter OMS&Co, Erwann Goullin va alors enclencher un algorithme qui va matcher les profils avec la mission, qui peuvent avoir des durées différentes et même durer parfois jusqu’à un an. “On appelle ensuite les candidats pour être certain qu’ils soient disponibles et que leurs informations soient bien actualisées”. Erwann Goullin envoie ensuite les profils au client, leur CV dédié, leur disponibilité, leur mobilité, leur taux horaire journalier… Ceux retenus pourront passer un nouvel entretien avec l’entreprise demandeuse. “Une fois le candidat sélectionné, nous facturons directement le client et reversons le montant au consultant”.
Le Français est confiant car il estime le marché britannique très mature sur la question du freelance. “On considère en France qu’il y a un million de freelancers contre cinq millions en Angleterre, notamment dans les domaines de la tech et la communication”. Depuis l’ouverture des bureaux londoniens, Erwann Goullin a constitué un pool d’environ 200 profils, “ce qui est déjà énorme”. 40% d’entre eux sont britanniques. “Ils n’ont aucune attache avec la France et ne sont pas francophones”.
Il y a également de nombreux Français vivant au Royaume-Uni. “Ce sont souvent des anciens directeurs marketing ou de fonds de private equity. Ils ont mis fin à leur aventure professionnelle et sont dans ce fameux moment de transition où ils souhaitent devenir indépendants”. Dans le pool, beaucoup sont aussi conjoints d’expatriés, la plupart du temps – et cela pourrait être surprenant pour certains – des hommes. “Souvent, ça va par pair : quand on a un top profil expatrié envoyé par son entreprise en Angleterre, le conjoint a souvent un très bon profil aussi”.
Avoir 60% de francophones dans le pool est un avantage certain pour Erwann Goullin car la plupart de ses clients actuels sont des grands groupes français, comme dans le luxe, les assurances et même les transports. “Avoir un consultant avec cette double culture française-anglaise, maîtrisant les deux langues et capable de voyager entre les deux pays, est un vrai avantage”. L’objectif pour Erwann Goullin est de constitué d’ici les dix ans à venir un pool de 1,000 profils. “Mais je suis certain qu’on les aura très vite”. Car, dit-il, “en Angleterre, en regardant le panorama des acteurs, on est les seuls avec ce positionnement de consulting très haut de gamme”.