C’est un gigantesque showroom qui a ouvert ses portes sur l’une des rues les plus commerçantes de Londres, Oxford Street. La marque française de lunettes “low cost”, Polette, a donc vu les choses en grand pour son tout premier magasin britannique, inauguré en grande pompe vendredi 21 février, en présence des fondateurs Pierre Wizman et Pauline Cousseau.
“Londres était évidemment un marché intéressant pour nous”, explique Anthony Bouldet, brand manager chez Polette, “on vendait déjà sur le marché britannique depuis notre site internet, donc nous connaissions notre potentiel ici”. Plus encore, la capitale anglaise présentait l’atout d’une ville d’exception pour la marque de lunettes. “Londres, c’est la mode, le style, la création. Et cela correspond parfaitement à l’esprit de Polette”, poursuit le jeune homme.
Il aura fallu un an et demi pour s’installer, entre trouver le lieu et négocier avec le propriétaire. “Il faut neuf mois pour faire un enfant, et deux ans pour ouvrir un showroom”, rit Didier Dumtez, en charge de l’événementiel. La marque française voulait impérativement que son magasin soit situé dans le centre de Londres, et plus spécifiquement dans une rue commerçante pour avoir plus de visibilité. “A Paris, on est installé rue de Rivoli par exemple. On vise toujours les quartiers touristiques pour à la fois toucher les visiteurs mais aussi les locaux. Sur Oxford Street, on est à côté de très belles marques, c’est important d’être dans cet environnement”, confie Didier Dumtez.
Le showroom londonien de Polette s’étend sur une très grande surface, permettant de présenter 1.100 modèles de lunettes, de vue comme solaires. Du choix, il y en a donc. Les clients peuvent donc venir essayer les montures et même les personnaliser. “Il existe plus de 100 personnalisations par monture”, souligne à son tour Bertrand Mathieu, manager chez Polette. Une équipe composée de trois ambassadeurs, deux d’optométristes, d’opticiens et d’un responsable du magasin, sont ainsi présents pour répondre aux questions. Des tests de vue sont possibles sur place.
Après avoir choisi sa paire, le client peut alors la commander directement en ligne et la recevoir une dizaine de jours plus tard. “On a notre propre usine et notre propre laboratoire de recherche. On produit à la commande”, précise le responsable. Toutes les semaines, les collections sont réactualisées et une équipe de designers, basée au siège social à Amsterdam, est en charge de créer des micro-collections. Polette aime également collaborer avec des partenaires extérieurs.
La marque française garde par ailleurs toujours en ligne de mire son ADN de départ, autrement dit proposer des lunettes et verres de qualité à prix réduits. Cette volonté est née il y a dix ans dans l’esprit de Pierre Wizman et Pauline Cousseau, deux Français installés à Shanghai. “Quand ils habitaient en Chine, ils se sont rendus compte que les paires de lunettes coûtaient là-bas maximum 30 euros, alors qu’en France, on les trouvait à 500 euros”, explique Anthony Bouldet. Une aberration pour eux. “Ils se sont dits : comment un bout de plastique peut coûter si cher alors que les coûts de production sont faibles ?”. La réponse était dans la marge que pouvait se dégager le vendeur. “Pierre et Pauline en ont conclu qu’il fallait alors proposer quelques chose qui supprimerait les intermédiaires. Par exemple, pour une paire de lunettes, il existe environ 8 intermédiaires. Ce qui multiplie donc le coût final”.
En 2011, les deux Français créent donc Polette, avec pour ambition de vendre des lunettes de vue et solaire de qualité à des prix plus qu’accessibles. Le prix d’une monture débute à 4.99 euros et de verres à 9.99 euros (les prix sont les mêmes pour le marché britannique, mais en pounds). Pierre Wizman et Pauline Cousseau commencent à distribuer leur marque sur internet. En un an, l’entreprise enregistre un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros. “A l’époque, ce concept de lunettes low cost n’existait pas”, avance Anthony Bouldet, expliquant ainsi le succès fulgurant de Polette.
Mais les fondateurs se disent qu’il manque un petit quelque chose : comment acheter des lunettes que l’on n’a pas essayées ? Alors vient l’idée d’ouvrir un showroom pour que le client puisse essayer les montures – et même tester sa vue – et ensuite commander via le site internet. Les premières boutiques ouvrent leurs portes à Amsterdam, Paris, Lille, Bruxelles, Toulouse, Nantes. Et maintenant Londres. “Nos showrooms sont de vrais terrains de jeux pour nos clients. Ils peuvent s’amuser avec leur look et c’est ça que l’on aime chez Polette”.
Après la capitale anglaise, la marque française Polette garde les yeux fixés sur le Royaume-Uni, où elle aimerait se développer davantage, comme à Manchester par exemple. Mais avant, Polette vise d’autres villes européennes, comme Madrid, Berlin ou encore Milan.