Le 5 janvier dernier, les établissements scolaires de Londres n’avaient pas pu rouvrir après les vacances de Noël à cause de la mise en place du nouveau confinement. Boris Johnson a finalement donné son feu vert, le 22 février dernier, pour une réouverture lundi 8 mars. C’est donc avec un certain “enthousiasme” que les écoles françaises se disent prêtes à accueillir à nouveau leurs élèves, même si elles devront relever un nouveau défi sanitaire : des tests obligatoires à effectuer deux fois par semaine. Cela concernera les enfants mais aussi les équipes scolaires.
“On a reçu les tests antigéniques, passé les 8 certifications de la formation NHS, réparti les rôles entre tout le personnel. On n’attend plus que les élèves”. Françoise Zurbach, directrice de l’EIFA, assure que tout le monde est mobilisé pour cette rentrée, après plus de deux mois d’attente. “On a tout prévu pour le 8 mars. Les 6ème, qui sont les plus nombreux, entreront en premier à 8h pour se faire tester, puis les autres à 9h. On alternera ensuite toutes les deux semaines”.
Au-delà de cette organisation supplémentaire, la responsable se dit ravie de pouvoir revoir les enfants. “Les professeurs n’attendent que ça, car rien ne remplace les relations sociales et les cours en présentiel”, commente-t-elle, même si, ajoute-t-elle, l’enseignement a toujours continué pendant le confinement. “Pour cette deuxième fermeture, après celle du printemps 2020, c’était plus simple car on avait déjà eu une première expérience. C’est plus sur le moral que cela a joué tant pour les professeurs que pour les enfants”.
C’est pour cela, explique Françoise Zurbach, que cette fois-ci, pendant ce second confinement, des concours photos mais aussi du nombre de pas effectués par jour ont été organisés pour inciter les élèves à sortir de la maison et passer moins de temps devant les écrans. Pour vérifier que le niveau n’a pas baissé durant ces deux mois d’absence en présentiel, l’EIFA prévoit des “booster clubs” deux fois par semaine (en français et en anglais) pour pallier d’éventuels manquement scolaires. “Les deux premières semaines permettront aux professeurs d’observer et faire le point”, précise Françoise Zurbach.
De son côté, à l’école Jeannine Manuel, les préparatifs sont en cours de finalisation. Le personnel de l’école a lui aussi “hâte de pouvoir retrouver (nos) élèves”, souligne-t-on. “Nous avons eu d’excellents retours de nos parents, professeurs et élèves concernant notre enseignement à distance mais nous nous réjouissons néanmoins à l’idée de reprendre les cours en présentiel”, explique l’établissement. Le principal défi sera donc simplement d’ordre sanitaire avec les tests obligatoires deux fois par semaine. Mais là aussi, l’équipe se dit prête.
Au Collège Français Bilingue de Londres, l’enthousiasme de la rentrée est aussi bien présent. “On ressent clairement l’envie de tous de revenir entre les murs de leur maison d’enseignement. Rien ne peut remplacer les relations développées à l’intérieur d’une salle de classe, dans une cour d’école ou assis à table à la cantine”, commente l’équipe, dirigée par le chef d’établissement Denis Bittmann, “notre métier c’est de travailler avec des élèves et des professeurs dans un espace commun. Ce n’est pas de passer plusieurs heures par jour à scruter nos pairs derrière un écran d’ordinateur”. Après presque 3 mois, pendant lesquels 90% des élèves ont étudié à distance, le personnel sait qu’”il va falloir réapprendre à vivre avec les autres, à respecter un cadre collectif, à produire du texte avec un stylo et du papier, mais c’est cela la vraie vie”.
Côté protocoles sanitaires, les gestes barrières seront toujours en vigueur. “Nous allons d’ailleurs les rappeler lors des premières journées de classe. L’organisation mise en place depuis la rentrée de septembre est parfaitement en phase avec les directives publiées la semaine passée par le gouvernement. Nous sommes sereins”. Là aussi, le défi sera l’organisation des tests de dépistage pour les élèves du secondaire dès le 8 mars au matin. “Chacun de nos collégiens, à condition que la famille ait donné son accord, subira 3 tests de dépistage dans l’établissement, avant de se voir remettre un kit pour s’auto-tester à la maison deux fois par semaine à compter du 22 mars. C’est un sacré challenge que nous saurons relever avec efficacité”, assure l’établissement.
Au Lycée français Charles de Gaulle, qui compte 3.500 élèves et 270 enseignants de la petite section à la terminale, la rentrée se fait de manière sereine. “Le port du masque était déjà obligatoire au secondaire depuis la rentrée de septembre dans notre établissement. Cette nouvelle préconisation du gouvernement britannique n’aura donc pas l’effet de nouveauté pour nos élèves”, explique le proviseur Didier Devilard. Les stricts protocoles (distanciation sociale, mesures d’hygiène, fonctionnement par bulles…) continueront donc à être appliqués. “La nouveauté consiste en la mise en œuvre du dépistage de masse que nous proposerons aux élèves du secondaire à la reprise sur site (3 tests sur site, puis tests bi-hebdomadaires à domicile) et à nos personnels du primaire et du secondaire, ainsi qu’au personnel non-enseignant (tests bi-hebdomadaires à domicile)”, détaille le proviseur.
Mais pas de quoi plomber l’enthousiasme des équipes. “La mission première d’un établissement scolaire est de fournir un service d’éducation de qualité en étant un lieu d’échanges et de socialisation (même masqués et à distance). Le désir d’école est fort et toute la communauté scolaire se réjouit de renouer avec un enseignement majoritairement en présentiel, même si quelques rares exceptions sont à prévoir avec enseignement à distance ou hybride pour les enseignants/élèves vulnérables, et selon les contaminations et cas contact qui surgiraient”.