Les établissements scolaires ne sont pas les seuls à faire leur rentrée en ce début de mois de septembre. La vie culturelle commence elle aussi à se relancer, à l’image de la compagnie française Art FabriC, qui organise, vendredi 4 septembre, un nouveau French It Up, son premier événement depuis la fin du confinement au Royaume-Uni.
Comme tous les secteurs d’activités, le monde du spectacle vivant a été mis en veille à Londres au moment du confinement… ou presque. Emilie Perraudeau, fondatrice et directrice de Art FabriC, organisation créée en 2011 dans le but de promouvoir la culture francophone à Londres, explique que n’ayant pas voulu fermer pendant cette période si particulière, les membres de la troupe ont dû “être créatifs” afin de repenser leur métier. Pour cela, ils ont par exemple proposé des cours de théâtre axés sur le travail du texte avec l’ordinateur, dans l’idée que le personnage interprété était en visio.
Cependant, la fondatrice avoue que cela n’a pas été du goût de tous leurs élèves. “Tout le monde n’a pas souhaité participer à ces cours en ligne, très peu en réalité, mais il y en a. Et on peut les comprendre : télé-travailler toute la journée est déjà assez particulier, alors si ton loisir se fait aussi en télé-travail…” Il est vrai que pour l’improvisation notamment, où le point central est l’interaction et la dynamique de groupe, une partie de la substance de l’activité est perdue.
Dès cet été, Jeff Vitale, professeur d’improvisation formé à Marseille et membre de la troupe de Art FabriC depuis une dizaine d’années, a donc recommencé à proposer des cours, mais ce, dans les parcs de Londres. Art FabriC a également pensé à ceux qui pouvaient se retrouver, du fait de la pandémie, en difficulté financière. “ À Londres, plein de gens ont des petits boulots. Or, qui dit fermeture dit moins de boulot donc moins d’argent. Du coup, on s’est dit que chez Art fabriC, on payait ce que l’on pouvait”, se félicite la directrice.
Mais finis les cours aux parcs. Dès lundi 7 septembre, deux nouveaux cours d’improvisation seront proposés, le lundi et le jeudi. Les cours de théâtre auront, quant à eux, lieu le mardi et le mercredi. Bien que les groupes se voient réduits, passant d’une quinzaine de personnes à dix maximum, la salle louée par la compagnie “devant aussi respecter des mesures”, la saison va belle et bien être lancée.
Et pour cette reprise, quoi de mieux que l’organisation d’un French It Up ? “On voulait marquer le coup”, souligne Emilie Perraudeau. Ce show de stand up, produit depuis 2016 par la compagnie, n’est pas tout à fait comme les autres. Son originalité ? Être un spectacle bilingue. Et être le seul de Londres. “Comme le public qui vient à nos spectacles est bilingue, on s’est dit “pourquoi pas” ? C’est vrai que certains ont eu peur au début, parce que passer d’une langue à l’autre n’est pas toujours facile, mais ça plaît”, se satisfait Jeff Vitale. Ces soirées, dont la dernière remonte à janvier dernier du fait de la pandémie, voient défiler entre quatre et sept artistes jouant chacun de petits sketches de quelques minutes.
Mais celle qui se tiendra vendredi 4 septembre sera particulière. Les spectateurs ne seront que trente, dans une salle qui peut en accueillir habituellement une centaine. Quoique quelque peu frustrés par cette restriction, les organisateurs restent tout de même satisfaits de l’organisation de cette soirée, qui va notamment permettre de relancer les secteurs de production, à l’arrêt depuis le début de la pandémie. Les trente places, quant à elles, ont été réservées très rapidement. “Je n’ai même pas eu besoin de faire beaucoup de marketing”, en rigole Jeff Vitale.
Ces spectacles de divertissement ont pour habitude d’être recherchés, et encore plus du fait de la situation actuelle. “Dans un moment dur comme celui que l’on connaît aujourd’hui, tout le monde a besoin de rigoler un bon coup. Et c’est ce que nous proposons vendredi soir.” Pour ceux qui n’auraient pas obtenu de place, pas de panique. “J’aimerais bien essayer d’en faire un ou deux par mois”, confie Jeff Vitale. D’autres rendez-vous sont à venir, donc.