C’est parce qu’elle souhaitait retrouver l’ambiance du cabinet parisien dans lequel elle avait travaillé il y a quelques années, que Margaux Blanchard, orthophoniste, a eu l’idée de monter “Le Cabinet Français – Londres”. Ouvert depuis mi-octobre et situé à Lancaster Gate, dans l’ouest de la capitale anglaise, l’espace accueille différentes disciplines paramédicales. Nutrition, psychomotricité et orthophonie sont les premières spécialités référencées pour l’heure dans ce cabinet francophone. Mais d’autres devraient s’ajouter dans les prochaines semaines et mois.
“Cela me manquait de ne pas pouvoir échanger avec des collègues sur les nouveautés dans nos métiers par exemple”, confie Margaux Blanchard. Et puis, travailler à domicile, comme elle l’a fait lors de sa première expatriation à Londres en 2017, ne lui convenait plus. “On arrive stressée, on exerce dans la cuisine parfois, il n’y a pas vraiment de cadre et ce n’est ni confortable pour moi ni pour le patient”. Louer par ailleurs un local à l’heure n’était pas non plus la panacée, sachant qu’il n’était pas possible de laisser le matériel ensuite sur place.
Trop de contraintes et pas d’avantages. Pour Margaux Blanchard, il était donc plus logique de monter un cabinet à part entière. Mais pas pour elle seule donc. “Le but du Cabinet Français de Londres est de pouvoir s’enrichir entre disciplines et d’échanger sur nos pratiques. Par exemple, l’orthophonie est un métier un peu “lourd”, et c’est bien de pouvoir discuter avec des collègues sur leur vision de leur métier”. La jeune femme souligne cependant que l’objectif de ce cabinet n’est pas de “se référer” entre spécialité auprès de patients, “mais d’échanger des informations, apprendre les uns des autres, et surtout de ne pas se sentir trop isolés”.
Car elle a connu ça quand elle est partie il y a deux ans à Hambourg en Allemagne pour suivre son conjoint. “Je travaillais à la fois au Lycée français en tant que consultante et en même temps j’avais mon cabinet juste en face de l’établissement”, détaille Margaux Blanchard. Quand le couple a décidé de rentrer à Londres, l’orthophoniste n’a pas hésité une seconde pour fonder son cabinet, pour lequel elle propose donc des locations à la journée ou la demi-journée à des professionnels paramédicaux. “On est revenus mi-août et à la fin du mois j’avais trouvé le local”, explique la jeune femme, qui a signé le bail fin septembre. “J’ai repeint l’endroit et monté les meubles seule. C’était prêt en une semaine et j’ai pu faire ma première consultation le 10 octobre”, se souvient-elle.
Elle s’est ensuite mise à la recherche de collègues et très rapidement le projet a plu. Certaines spécialistes, dont une puéricultrice, une nutritionniste et psychomotricienne ont signé dès novembre. L’orthophoniste, qui ne reçoit que des patients francophones, espère en attirer d’autres. “J’espère que progressivement, on sera plus nombreux”. Parmi les disciplines qu’elle aimerait accueillir : l’ostéopathie, la kinésithérapie, l’ergothérapie, la psychologie… “Et pourquoi pas une sage-femme, une infirmière, un ou une orthoptiste et acupuncteur”, s’enthousiasme-t-elle. Le plus important, souligne Margaux Blanchard, c’est que les personnes soient des auxiliaires médicaux enregistrés au code civil de la santé publique ou aient obtenu un diplôme anglais certifié.