“Je ne sais pas vraiment quand j’ai su que je voulais en faire mon métier, j’ai juste le souvenir d’avoir toujours voulu danser”. Plus de trente ans après avoir chaussé ses premières ballerines, Angélina Jandolo a non seulement connu une belle carrière en tant que danseuse mais elle est surtout aujourd’hui à la tête de plusieurs écoles de danse à Londres. Une success story construite en seulement dix ans. Près de 700 élèves, des tout-petits aux séniors, suivent des cours dans l’un de ses six studios, répartis dans la capitale anglaise et dont le dernier vient d’ouvrir à Parsons Green.
La danse est arrivée un peu par hasard dans la vie de la Normande. “Ma mère, ancienne gymnaste, souhaitait aussi m’inscrire à la gymnastique”, raconte Angélina Jandolo. Sauf que les cours n’étaient accessibles qu’à partir de l’âge de quatre ans. Alors en attendant, la petite fille fera de la danse classique. Très vite, elle montre un vrai potentiel au point que sa professeure l’encourage à continuer. Puis vers 11-12 ans, Angélina Jandolo enchaîne les stages d’été, toujours sur les conseils de sa professeure qui la prépare aussi aux concours des grandes écoles de danse. Talentueuse et travailleuse, le jeune femme intégrera alors le conservatoire de Nantes en sport études où elle obtiendra son diplôme.
A 18 ans, Angélina Jandolo s’envole pour le Royaume-Uni pour continuer son cursus. Elle rejoint le Trinity Laban Conservatoire of Music and Dance de Londres. “Cela me plaisait aussi d’aller à l’étranger, d’apprendre une nouvelle langue et une autre culture”. Elle y décroche sa licence et son examen d’aptitude technique qui donne ainsi la possibilité d’enseigner. Déjà, elle y voit une vraie chance, au cas où sa carrière de danseuse s’arrêterait. Et elle a bien fait, puisque deux ans à peine après avoir décroché un contrat de danseuse au sein de l’English National Ballet comme “understudy”, elle se casse le pied. Mais une belle opportunité l’attend en 2012 : un contrat d’enseignante aux côtés de Wayne McGregor, chorégraphe multi-récompensé du Royal Ballet. “Il avait un grand projet de danse dans le cadre de la cérémonie des Jeux Olympiques de Londres et il cherchait des professeurs”. Angélina Jandolo est retenue. Cette expérience restera pour elle l’une des plus belles de sa carrière. “Cela m’a aussi ouvert de nombreuses portes”, reconnaît la jeune femme, qui décide alors de se lancer dans l’enseignement.
Elle ouvre ainsi en 2013 son propre studio de danse du côté de Greenwich. “Je me sens privilégiée”, lance la jeune femme de 34 ans, “dès la sortie de l’université, j’avais pu donner des cours dans des structures différentes, des petites écoles de quartier à des grandes structures. Cela m’avait ainsi donné une vue globale sur les différentes façons de faire”. Les premiers cours s’adressent d’abord à des enfants plus âgés que les autres écoles dans le coin. Puis, six mois plus tard, elle en propose pour des adultes. “Tout s’est fait progressivement, organiquement”, se souvient Angelina Jandolo. En 2016, devant le succès de ce premier studio, elle décide de proposer des cours ailleurs : Dulwich, Islington, Eltham, Blackheath. Et depuis début septembre à Parsons Green.
Au lancement de ses écoles, elle ne donnait que des cours de danse classique, puis elle a commencé à proposer des cours de claquettes. “On a ensuite développé l’offre selon les propositions des enseignants, comme le contemporain jazz. On essaie, on voit si ça marche. Si oui, on continue, si non, comme cela a été le cas du ‘musical theater’, on arrête”. Angélina Jandolo n’a jamais eu peur, dit-elle, d’essayer. Aujourd’hui, ses écoles, homologuées pour les examens permettant d’obtenir des points UCAS (importants pour l’accès à certaines universités par exemple), proposent aujourd’hui des cours de street dance, de stretching, de pilates… ouverts aux enfants dès 3 ans et aux adultes sans restrictions d’âge. “On offre même des cours de ballet pour seniors et on a des contrats avec des nurseries où on va donner entre trois et quatre sessions par semaine”.
Elle a fait le choix de ne pas avoir ses propres murs, mais de louer des salles communales, soit grâce à des contacts, soit sur suggestion de ses enseignantes ou via des opportunités qui se présentent à elle. “On regarde avant tout si elles sont accessibles en transport public, si les lieux sont propres, s’il y a des miroirs, des barres”, détaille Angélina Jandolo. Parsons Green est donc le dernier ajout de la longue liste des studios de danse Angelina Jandolo déjà existants et qui compte au total dix enseignants réguliers et trois remplaçants. Les cours proposés dans ce nouveau lieu sont ouverts aux enfants de 5-7 ans, mais aussi aux adultes, niveau débutant et intermédiaire. “Je pense peut-être rajouter des cours de stretching et de contemporain jazz, mais on se laisse le temps de voir comment les choses évoluent”.
C’est la première fois que la Française se développe dans l’ouest de la capitale anglaise, mais, pour le moment, elle n’envisage pas de nouvelles ouvertures ni dans ce coin de Londres ni ailleurs. “Je veux me concentrer sur Parsons Green au moins pour les deux années à venir, puis on verra si on veut s’agrandir encore”.