Elle a créé l’association “Furry Ears Rescue” il y a deux ans et demi à Londres, mais cela fait dix ans que Florence Heath aide à sauver les chats méditerranéens, à leur trouver une famille d’accueil puis d’adoption. Tout a commencé quand elle vivait en Tunisie, où elle avait été mutée pour son travail. “J’ai toujours aimé les chiens, mais je me suis convertie aux chats quand je vivais là-bas”, raconte la Française installée définitivement à Londres depuis 2013. Très touchée par les conditions de vie de nombreux félins de Tunisie, livrés à eux-mêmes dans les rues, elle décide alors de s’investir pour les aider. “Peu de personnes leur viennent en aide, et il y a peu de bénévoles localement”, explique-t-elle, “sans compter que ces bénévoles, qui s’investissent beaucoup, ne sont pas vraiment soutenus dans leur mission”.
Elle monte une première association dont le but était de récupérer ces chats et de les faire adopter dans d’autres pays. Florence Heath sait comment procéder pour les transferts internationaux d’animaux car elle avait pu faire sortir son chien de Libye. “Quand j’ai travaillé là-bas, j’avais adopté un chien des rues. Mais quand la guerre a éclaté, j’ai dû partir. Et bien sûr je suis partie avec mon chien”. Cette expérience “solidifie” son envie d’aider les animaux errants et de les faire adopter par des familles en Europe. Son association a pour objet non seulement de les sauver de la rue, mais aussi de développer un programme de stérilisation. “C’est la seule solution pour éviter qu’il y en est trop dans les rues”. Mais l’objectif est aussi de sensibiliser les populations. “Le message est de dire qu’il ne faut pas faire de mal à ces chats ou les abandonner”.
A son retour à Londres en 2013, où elle avait déjà vécu au début des années 2000 pour ses études, elle poursuit les activités de son association, grâce à ses contacts sur place et dans différents pays. L’idée étant toujours de faire sortir les chats du pays, leur trouver une famille d’accueil puis une famille d’adoption. Puis, elle décide de laisser la main à quelqu’un d’autre sur cette association et d’en créer une nouvelle : Furry Ears Rescue. Parallèlement, elle ouvre un bar à chats dans la capitale anglaise. “Après trois ans, j’ai dû le fermer en décembre 2022 à cause de la Covid”, raconte Florence Heath. Mais elle aura tout de même réussi à sauver de nombreux chats.
Pour Furry Ears Rescue, elle recherche aujourd’hui de nouveaux bénévoles pour rejoindre l’équipe déjà composée de cinq membres actifs, tous basés à Londres. “Nous n’avons pas de refuge, nous travaillons simplement avec des familles d’accueil”, détaille la Française. D’ailleurs, des familles sont aussi recherchées, notamment à Londres mais aussi à Paris. “On dialogue beaucoup avec elles, on leur fait nos recommandations. Il est nécessaire que ces familles soient flexibles, car le chat peut rester trois semaines comme quatre mois, le temps de lui trouver une famille adoptive”. L’idée de l’association Furry Ears Rescue reste la même que celle que Florence Heath avait créée précédemment : faire venir des chats des pays méditerranéens pour les faire adopter, même si le Brexit a quelque peu changer la donne. “Avant, on faisait transiter les chats par Paris. Maintenant cela nous demande deux fois plus de paperasse, mais on y arrive”.
Même si la principale mission est d’aider les chats des pays méditerranéens à trouver une famille au Royaume-Uni, l’équipe s’occupe aussi parfois des chats errants de Londres. “Par exemple, en ce moment, on a un gros problème dans le nord-ouest de la ville. Certaines personnes ont adopté des chats pendant la pandémie, sans les stériliser. Aujourd’hui, elles se retrouvent avec des portées et ne savent plus comment gérer”. Si en temps ordinaire, Florence Heath explique que son association s’occupe à 90% des chats méditerranéens et à 10% des chats londoniens, la tendance change donc quelque peu.
C’est pourquoi elle a lancé un appel sur les réseaux sociaux afin de faire grandir l’association. “On a besoin de personnes pour s’occuper du site web, de la gestion de l’administratif, des pré-visites chez les familles ou personnes qui veulent un chat..”. Florence Heath souhaite également développer l’équipe “fundraising”. “Il s’agirait de trouver de nouvelles idées pour des événements”. Cet argent, l’association en a besoin pour payer les frais vétérinaires (puce, vaccins, stérilisation) mais aussi les produits alimentaires pour les chats. Les dons sont d’ailleurs les bienvenus de la part de la population, à la fois financiers mais aussi de nourriture et de litières.
Crédit photo de Une : Arianna Cagli Photography