Ses 20 ans de carrière de diplomate l’ont amené à travailler dans des pays comme la Belgique, les Etats-Unis mais aussi la Turquie où il a justement quitté ses fonctions de consul général à Istanbul pour venir s’installer à Londres. En effet, depuis le 1er février dernier, Bertrand Buchwalter a succédé à Claudine Ripert-Landler en tant que directeur de l’Institut français du Royaume-Uni. Un poste pour lequel il s’est porté volontairement candidat, et le contexte du Brexit ne l’a certainement pas freiné. S’il était si intéressé, dit-il, c’est parce qu’il aime l’idée de la diplomatie culturelle. “On est en pleine redéfinition de la relation franco-britannique et la culture en est le cœur”, explique Bertrand Buchwalter.
Sa mission, il la voit ainsi comme la possibilité de “réinventer de nouvelles manières d’être ensemble”. “On ne va pas refaire l’Histoire. Le Brexit est passé. Certes il engendre des défis, des risques, des incertitudes. C’est un véritable enjeu pour nous tous, car beaucoup de choses se font dans des échanges confondus avec les mécanismes européens”, commente le nouveau directeur. “Jusqu’au 1er janvier dernier, on ne connaissait pas par exemple son impact sur l’éducation et la culture. Or, c’est maintenant que l’on perçoit les brèches”. Qui se traduisent notamment par des risques réels sur les programmes d’assistants de langue dans les établissements britanniques.
Cependant, cette période ne peut, selon lui, qu’apporter des idées collaboratives innovantes et Bertrand Buchwalter, qui porte aussi la casquette de conseiller culturel rattaché à l’Ambassade de France, souhaite que l’Institut français prenne toute sa place dans la construction de projets communs pour continuer à faire rayonner la langue et la culture françaises. “Cela s’inscrira dans une équipe plus large travaillant sur la coopération franco-britannique, en incluant des acteurs de la culture, de la politique, de l’environnement mais aussi des acteurs locaux”. Le nouveau directeur compte sur ce maillage territorial, car selon lui, “il faut aller au-delà de Londres”. Pour ce faire, il s’appuiera ainsi sur le réseau des alliances françaises, mais de l’Institut français d’Edimbourg.
Si seulement il n’y avait que le Brexit… Bertrand Buchwalter prend ses fonctions alors que la pandémie de la Covid-19 n’est toujours pas terminée, mais conjuguer les deux n’est pas impossible. “Bien sûr que c’est un défi supplémentaire, les institutions culturelles britanniques et françaises sont en difficulté. Mais j’ai envie, comme tout le monde, de me projeter dans l’après car on peut imaginer de très belles choses”, s’enthousiasme-t-il. Le nouveau directeur se dit d’ailleurs ravi que La France ait continué à soutenir le centre culturel, “enraciné depuis 110 ans à Londres et qui a toujours rempli sa mission de faire rayonner la langue française”.
En attendant la réouverture d’ici mi-mai prochain, ce qui a déjà été mis en place depuis un an reste inchangé. “On va poursuivre notre présence en ligne”, confirme Bertrand Buchwalter. Avec notamment une réflexion poussée sur la création d’un Ciné Lumière 3, qui permettrait aux spectateurs de réserver un ticket pour une séance à la maison mais pour des films qui devaient sortir en salles. “Cela permettra de patienter jusqu’à la réouverture des cinémas”, commente le directeur.
Aussi, l’Institut a profité des confinements successifs pour finir le chantier de rénovation du hall d’entrée. “L’accessibilité a été renforcée et de nouveaux espaces créés”. De quoi pouvoir accueillir au mieux les scolaires, estimés à 8 à 9.000 élèves par an rien que pour les établissements britanniques. Autre projet, celui de la rénovation du centre de langue. “On aimerait commencer cette année”, précise celui que l’on pourrait aisément surnommer le diplomate de la culture.