Le jeune chanteur de 19 ans représentera la France au prochain Eurovision, qui se déroulera samedi 18 mai prochain en Israël. Mais avant ce grand rendez-vous, Bilal Hassani était de passage à Londres dimanche 14 avril dans le cadre du London Eurovision Tour, où la plupart des finalistes étaient présents pour une grande soirée au Café de Paris de Leicester Square.
“Contrairement à ce que certains pensent, L’Eurovision, ce n’est pas ringard”, lance de prime abord le jeune homme, “les familles se rassemblent pour regarder et écouter des chansons originales avec des performances originales. C’est vraiment un moment de partage nécessaire pour notre culture, donc il faut préserver l’Eurovision, il faut l’aimer, il faut lui donner plein d’amour”, rit-il. Depuis petit, Bilal Hassani n’a d’ailleurs qu’une seule envie : participer à ce grand rendez-vous qui va fêter ses 64 ans cette année. “C’est un rêve de gosse”, confie-t-il. Et le rêve est devenu réalité quand fin janvier dernier, il a été choisi pour représenter la France. Ce qui le rend d’autant plus fier, c’est d’y aller pour défendre sa chanson, “Roi”. “Elle parle d’acceptation et d’amour de soi, de la nécessité de préserver son royaume intérieur et de pas laisser les autres polluer son identité. C’est un message très important pour moi, cette chanson a d’ailleurs été très thérapeutique. C’est super cool de pourvoir le partager surtout lors de cet événement suivi par plus de 200 millions de personnes, car on a en besoin aujourd’hui dans cette ère des réseaux sociaux, où tout le monde donne son avis sur tout le monde”.
Bilal Hassani sait de quoi il parle, quand il aborde la question des réseaux sociaux, lui qui a été à des multiples reprises moqués pour son look – il porte des perruques blondes et se maquille – mais aussi pour son homosexualité qu’il a révélée il y a deux ans. Mais le jeune homme a toujours fait preuve de force de caractère et ne s’est jamais laissé démonter par ses détracteurs. Le Français n’aurait de toute façon pas imaginé sa vie sans musique. “Depuis petit, je disais toujours à ma maman que je ne savais rien faire d’autre que ça. C’est le seul truc qui m’habite et me contrôle complètement”, affirme-t-il. C’est à 14 ans qu’il a été révélé au grand public alors qu’il participait à la deuxième édition de The Voice Kids en France. Il avait été sélectionné par le jury, composé entre autres de Jenifer et Patrick Fiori, après son interprétation de “Rise like a phoenix” de Conchita Wurst, drag queen autrichien et grande gagnante de l’Eurovision en 2014. C’est d’ailleurs en voyant la performance du chanteur qu’il a commencé à rêver de participer à cet événement musical planétaire.
Juste avant de représenter la France dans ce grand concours, Bilal Hassani va vivre un autre grand moment dans sa carrière d’artiste : la sortie de son tout premier album “Kingdom” vendredi 26 avril. “Ça me fait tout bizarre, mais j’ai hâte”, reconnaît le jeune chanteur, “c’est mon petit bébé, j’en suis très très très très fier. Ce que j’ai beaucoup aimé et apprécié, c’est qu’on m’a laissé la liberté artistique du début à la fin et j’ai traité toutes les chansons comme si elles allaient être le prochain single”. Si l’excitation est à son comble à moins de deux semaines de la sortie officielle de cet opus, Bilal Hassani avoue avoir être un peu stressé, bien que les trois premiers titres dont “Roi” aient été bien accueillis par le public. “De toute façon, je n’ai pas d’attentes particulières, je vais livrer cet album et je verrai bien comment réagiront les gens. Et puis, on part tout suite après pour l’Eurovision, donc je n’aurai pas le temps de réfléchir”, dit-il avec un petit soulagement.
Le jeune homme n’a qu’un objectif dans la vie : faire ce qu’il lui plaît. “Quand on se lance dans la musique, on ne sait pas si on va réussir. Je ne me suis jamais dit que j’allais percer ou être une énorme star. Je m’éclate en faisant de la musique et je ne demande pas plus”. Mais il reconnaît que pour l’Eurovision, il aura besoin du soutien de tous les Français en mai prochain. “J’espère qu’ils vont me soutenir, je croise les doigts”.