Deux centres de prélèvement et un grand laboratoire pour analyser les résultats à Londres : pour son premier pied sur le sol britannique, Biogroup a vu grand. Et l’entreprise française a bien fait car les voyageurs en provenance du Royaume-Uni pourraient bientôt devoir présenter un test PCR négatif pour se rendre en France. Le groupement de laboratoires, créé en 1998, espère donc répondre à une future demande croissante.
Lundi 14 décembre, les deux centres, l’un situé à Notting Hill et l’autre à Marylebone, ont ouvert leurs portes et fonctionnent de 8am à 6pm. “On sera même présent pour le 24 et le 31 avec des horaires un peu moins larges, de 11am à 5pm”, complète Astrid Gouillard, présidente du groupe au Royaume-Uni.
Les personnes peuvent ainsi se présenter sans rendez-vous, comme en France, ajoute la responsable. Les tests, au prix de £135 et réalisés “à l’anglaise” autrement dit avec un prélèvement dans la gorge et le nez, sont ensuite envoyés dans le grand laboratoire, situé à Shepherd’s Bush et s’étalant sur une superficie de 430 mètres carrés, faisant de lui l’un des plus grands du Royaume-Uni. “Pour le moment, il y a 9 employés et on est ouvert de 10am à 12am. Notre objectif est de passer très vite à 15 employés, puis de doubler en janvier. A 45 salariés, on pourra alors faire fonctionner le laboratoire 24 heures sur 24”.
Biogroup, qui peut aller jusqu’à 15.000 tests par jour, espère bien aussi se distinguer de ses concurrents dans le privé en assurant aux personnes des résultats en 24 heures. “Le lien se fait directement entre le laboratoire et le patient”, sans intermédiaire, ce qui simplifie les choses et garantit le prélèvement. “Cela permet ainsi de vérifier l’identité des patients”, rendant les tests ainsi valides auprès des autorités aux frontières, a contrario du test dit NHS. Le laboratoire de Biogroup peut aussi, sur demande, simplement analyser les échantillons envoyés par des médecins ou des cliniques. “Nous sommes prêts à travailler avec eux”, assure Astrid Gouillard avant d’ajouter, “mais aussi avec le système de santé britannique” et donc le gouvernement – comme le groupe le fait déjà en France – pour l’aider à faire face à la demande croissante de tests de la part de la population.
Biogroup aimerait ouvrir une dizaine de centres à Londres, mais aussi à Manchester et offrir la possibilité de prise de rendez-vous. Mieux encore, à terme, il se pourrait que les centres de prélèvement proposent également des actes médicaux comme la prise de sang pour des analyses sanguines. “Mais d’abord on veut voir comment les choses fonctionnent”, lance la Française, grâce à qui le groupe s’est installé de ce côté de la Manche. Pharmacienne, elle a suivi son mari à Londres mais a arrêté de travailler pour se consacrer à l’éducation de leurs enfants. “Le projet est arrivé un peu par hasard en septembre. C’est parce que j’avais du mal à trouver un lieu où me faire tester que j’ai pris contact avec Biogroup pour leur proposer d’ouvrir un laboratoire ici”, confie Astrid Gouillard.
D’habitude, l’entreprise table sa stratégie sur le rachat de laboratoires existants, comme elle l’a fait quand elle s’est installée en Belgique. “Là on est parti de zéro”, confie la Française. L’ouverture des deux pop-ups a été facilitée par le fait qu’au Royaume-Uni il n’est pas nécessaire d’attendre l’obtention d’une accréditation ISO avant de se lancer.