Le ministre des Affaires étrangères et de l’Europe était l’invité de France Inter lundi 4 février. Interrogé sur le Brexit, Jean-Yves Le Drian a constaté qu’“en Grande-Bretagne, il y a une double impasse”, puisque d’un côté “il n’y a pas de majorité à la Chambre des Communes pour se mettre d’accord sur l’accord de retrait, et d’un autre, il n’y a pas d’accord pour un non-retrait. Mme May a annoncé qu’elle voulait des aménagement alternatifs mais on ne sait pas lesquels alors que le temps presse”.
Le ministre français s’est dit disposé à discuter avec la Grande-Bretagne sur les relations futures qu’elle entretiendrait avec l’Union européenne après la sortie, mais hors de question de renégocier l’accord validé par les deux parties en novembre dernier. “Je ne vois pas comment, en deux semaines, on pourrait rattraper ou faire des modifications qui n’ont pas pu être obtenues en deux ans de négociations”. Il reconnu que la question de la frontière irlandaise n’est pas évidente. “Si on rétablit une frontière dure, on remet en cause tout le passé d’une forme de pacification en Irlande, qui a d’ailleurs été obtenue par l’Union européenne. Cela engendrerait des difficultés qui aboutiraient à des renaissances conflictuelles. Mais si on ne met pas de frontière, l’unité de l’Union européenne pourrait être remise en cause. Il faut donc trouver une voie médiane”, a déclaré Jean-Yves Le Drian au micro de France Inter, sans en dire plus, arguant que ce sont aux députés et au gouvernement britanniques d’apporter des propositions.
Interpellé, durant l’interview, par une auditrice sur Twitter sur les conséquences du Brexit sur les ressortissants britanniques en France, le ministre de l’Europe a répondu qu’il y avait des “discussions en cours pour évaluer” l’hypothèse d’une “sortie sèche” du Royaume-Uni de l’Union européenne. “On fera en sorte que les citoyens britanniques vivant en Europe mais aussi les citoyens français vivant en Grande-Bretagne puissent bénéficier des mêmes avantages et droits”.