Le nombre de personnes originaires des pays de l’Union Européenne s’installant du Royaume-Uni a été le plus bas depuis près de quatre ans en 2017. L’explication viendrait du vote sur le Brexit, puisque les chiffres de cette immigration révélés lundi 16 juillet par l’Office national des statistiques ont été analysés sur l’année dernière, soit un an après le référendum.
“Le nombre estimé de citoyens de l’UE arrivant au Royaume-Uni à la recherche d’un emploi a continué de diminuer au cours de l’année dernière (-33%), passant de 55.000 en 2016 à 37.000 en 2017”, résume l’Office national des statistiques, qui a rendu public son dernier rapport sur l’immigration. A contrario, le nombre de personnes – 104.000 – arrivant au Royaume-Uni pour un emploi définitif “est resté stable”.
L’ONS a également dénombré 497.000 demandes pour le National Insurance Number (numéro de sécurité sociales, NDLR) de la part de citoyens de l’UE, soit une baisse de 21% sur l’année. Au total, 2.29 millions de ressortissants de l’UE travaillaient en 2017 au Royaume-Uni, soit 28.000 de moins qu’en 2016, et comme le souligne l’Office, c’est “la première baisse annuelle depuis 2010”.
Si l’immigration européenne reste importante, la migration nette stagne avec “seulement” 33.000 personnes de plus pour 2017. L’ONS montre par ailleurs que le nombre de départs de citoyens de l’UE a été d’environ 139.000 en 2017. La seule autre année où on retrouve les mêmes chiffres c’était en 2008 lorsque 134.000 ressortissants de l’UE avaient quitté le pays.
Les pays de l’Est sont les plus touchés par ces départs. En effet, la migration nette des huit pays qui ont rejoint l’UE en 2004 – à savoir la Pologne, la Lituanie, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Slovénie, l’Estonie et la Lettonie – est passée de 42.000 l’année précédant le référendum à 6.000 en 2017. Celle des pays comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la France, a presque diminué de moitié depuis le vote, passant de 84.000 l’année avant juin 2016 à 46.000 en 2017. L’ONS estime à 40.000 le nombre de Roumains et de Bulgares qui ont quitté lÎle, soit le chiffre de migration nette le plus bas pour les deux pays depuis septembre 2014.
“Ce que ces statistiques montrent, c’est que plus de gens viennent au Royaume-Uni pour les raisons que nous voulons – pour occuper un emploi précis ou pour étudier”, s’est réjoui la ministre de l’Immigration, Caroline Noakes. Le gouvernement britannique souhaite en effet à terme atteindre un objectif de moins de 100.000 immigrés par an, ressortissants de l’Union européenne et hors UE confondus.