L’interdiction de partir en vacances à l’étranger pourrait être levée à la mi-mai, en Angleterre (*). Le début d’une éclaircie pour les Français du Royaume-Uni en mal de leurs proches ? Entre la quarantaine, le coût des tests PCR, des billets d’avion, de train, la peur de contaminer les autres… certains ne sont parfois pas retournés en France depuis plus d’un an.
Fabien (**) n’est pas rentré depuis fin 2019. Il souhaitait notamment éviter tout déplacement non essentiel qui aurait pu propager le virus. Et la fois où il a tenté de voyager, à Noël, les vols ont été annulés. Une situation bien sûr peu facile à vivre quand la famille et beaucoup de ses relations sont en France. “La plupart des amis avec qui j’avais le plus de liens ne sont plus à Londres. Et puis je fais du télétravail, difficile également de tisser des liens avec les collègues.”
Pour Anne-Laure, installée vers Leeds, c’est entre autres la quarantaine qui a été contraignante. “Je travaille dans un labo. Durant la pandémie, j’ai continué à travailler sur site. Impossible de faire la quarantaine. Enfin, si. Mais en congé non payé. Et mon travail ne veut pas trop que je sois absente plus de deux semaines d’un coup.” La Française n’est pas donc revenue dans l’Hexagone depuis janvier 2020. Elle devait aussi rentrer à Noël mais le vol a été annulé.
Cela fait donc un moment qu’elle n’a pas revu son père, âgé de 84 ans. “Ce qui commence à me peser, c’est que je ne puisse pas le voir si j’en ai envie. Généralement, j’essaie de voir mon père tous les ans, donc pas si souvent que ça, mais maintenant je commence à trouver le temps long.” Pas simple, non plus, financièrement. Anne-Laure a un conjoint, deux enfants : le prix des tests PCR (90 livres, en moyenne, au Royaume-Uni) est multiplié par quatre…
Une préoccupation que partage Christelle, en Ecosse (deux enfants, aussi), pour qui descendre en famille représente “un gouffre financier”. Entre, notamment, les tests à l’aller et au retour, les billets, la “perte de salaire” de son mari (mécanicien) liée à la quarantaine de part et d’autre de la Manche… Laquelle doit d’ailleurs se faire à l’hôtel (et est très chère) au retour, en Ecosse, pour quiconque atterrit directement sur place depuis l’étranger, ce qui complique encore les choses…Christelle n’est elle pas retournée en France depuis novembre 2019 et n’a notamment pas pu voir sa mère malade. “Je ne suis pas descendue non plus pour ne pas risquer de promener ce fichu virus.”
Etudiante, Marion n’est elle pas rentrée depuis août. “J’ai mon copain et sa famille en Angeleterre… Mais, là, ça commence à faire long. Ma famille et mes proches français me manquent beaucoup”. “On essaye de s’appeler au moins une fois par jour, même si c’est 5-10 minutes”, indique de son côté Elsa, également étudiante, mais dont le petit ami est en France. Le couple ne s’est pas vu depuis début février et espère pouvoir se retrouver à la fin du mois de mai.
Christelle et sa famille seraient eux bien descendus “courant mai-juin” mais s’inquiètent toujours du côté financier. Difficile, en effet, de prévoir : la levée possible de l’interdiction de voyager en Angleterre – et sans doute plus tardive en Ecosse – ne signant a priori pas la fin des tests PCR (qui pourraient toutefois être moins chers) ou de la quarantaine…. En particulier lorsqu’il s’agit de se rendre en France, encore bien touchée par la Covid et dont une grande part de la population reste à vacciner.
Anne-Laure, elle, pense rentrer une fois vaccinée et qu’“on pourra voyager sans avoir à payer pour des tests”. Elle va, pour l’heure, prendre des billets pour Noël. Quant à Fabien, il devrait voyager cet été et compte donc sur la levée de l’interdiction au 17 mai… Pour lui, ce sont les vaccins qui font la différence, cette année. Certains de ses proches en France ont déjà reçu une première dose “et auront probablement reçu la deuxième cet été”. De quoi rassurer le jeune homme, lui aussi en partie vacciné, lorsqu’il les retrouvera.
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(*) Cela pourrait prendre plus de temps ailleurs au Royaume-Uni, l’Ecosse indiquant que les vacances à l’étranger “ne seront pas possibles avant le 17 mai et probablement encore quelques temps après”.
(**) Le nom des personnes n’a pas été précisé pour préserver leur anonymat.