La crise économique a atteint un point de non retour. Alors que l'on assiste à une envolée des prix de l'alimentation au Royaume uni,les expats craignent des coupures de courant et des nuits plus fraîches que l'année dernière.
La crise économique a atteint un point de non-retour. Alors que le Royaume-Uni connaît une envolée des prix de l’alimentation, les ressortissants français installés de ce côté de la Manche craignent des factures aux chiffres de plus en plus élevés pour leur loyer mais aussi des coupures de courant et des nuits plus fraîches que celles de l’année dernière. Si certains ont pris la décision de rentrer en France, parfois le temps de voir passer la tempête inflationniste, d’autres, comme le reste des Britanniques, serrent les dents. Quelque-uns d’entre eux expliquent comment ils tentent de garder la tête au-dessus de l’eau.
Edouard*, habitant un petit studio à Chelsea confie : “C’est mon propriétaire qui paie mes factures et il m’a récemment augmenté le loyer !”. Jeune travailleur, ces nouvelles augmentations sont pour lui problématiques. “J’irai moins au restaurant, parce qu’eux aussi, avec l’augmentation de leur charges, ont dû réajuster leurs prix”.
Sandrine*, qui a récemment ouvert un café dans le quartier de Southwark, confirme la flambée des factures dans la restauration: “Nous avons ouvert en 2020, juste avant la crise de la Covid. Il a déjà été difficile de s’en sortir. Là pour les factures, on est passé à une augmentation de plus de 50% (charges d’électricité, eau et fioul), alors qu’on a pas encore commencé l’hiver!”.
Quant à Valentine*, elle a décidé d’aller au travail en vélo tant son loyer à atteint un tarif exorbitant. “C’était plus ou moins prévu, mais je ne m’attendais pas à une telle envolée. Je payais £1,200 pour mon loyer en juillet, mais avec les charges je suis passée à £1,500 en octobre. Ma famille aura des plus petits cadeaux à Noël, je ne pourrais pas faire autrement!”.
Certes, la sobriété énergétique est engendrée par l’envolée des prix de l’énergie, mais pour certains Français du Royaume-Uni, faire attention à sa consommation s’avère finalement une très bonne chose pour la planète. “On a mis le chauffage beaucoup plus tard. D’habitude, c’est aux alentours du 10 octobre, et là, on a attendu novembre“, confie Didier*.
Ce ressortissant français a aussi mis des thermomètres dans toutes les pièces. “Et on s’est acheté des gros pulls”. Il explique que c’est la guerre en Ukraine qui lui a aussi fait prendre conscience de sa dépendance au réseau énergétique.
“Ma mère est en France avec une maison à la campagne, elle paie autant que moi qui ai un 50 mètres carrés”, lance Vincent*. S’il demeure complexe de comparer le système protectionniste français aux politiques plus libérales britanniques, une chose est sûre, nombreux sont les ressortissants français du Royaume-Uni qui attendent des mesures concrètes.
“Liz Truss avait proposé quelque chose de tangible avec le gel du ‘price cap’, je ne sais pas si cette mesure sera conservée sous le nouveau Premier ministre, Rishi Sunak, mais je l’espère fortement”, analyse pour sa part Paul. Le jeune homme habite à côté de Wembley Park et paie ses factures tous les mois et demi. “J’ai un peu peur parce que je ne sais pas combien ça va me coûter…”, craint l’enseignant.
Quant à Adèle, elle explique la nécessité de mettre en place des réformes structurelles pour pallier cette crise majeure.“La montée des prix est inquiétante et me fait un peu peur. La crise est toutefois plus profonde et requiert des mesures plus importantes sur le long terme”, estime la Française de Londres.
*Les personnes interviewées n’ont pas souhaité donner leur nom de famille.
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