La course s’élancera le 24 mars, au matin. Compétition automobile intégralement féminine qui se déroule dans le désert marocain, le Rallye Aïcha des Gazelles – dont c’est la 31e édition, cette année – compte près de 400 participantes. Parmi lesquelles des Françaises de Londres : Bénédicte Clarkson, Marie-Pierre Bouché, Marie-Pierre Aboulin et Dorothée Lépine.
Elles œuvrent dans le commerce, la communication… Et sont bien évidemment novices, pour la plupart, à cette compétition ouverte à toute femme âgée de 18 à 71 ans. “Il y a un côté un peu extraordinaire qu’on a envie de vivre, explique Marie-Pierre Aboulin, qui forme l’équipage 178 avec Dorothée Lépine. Le fait aussi de partager ces moments forts avec son amie et puis une forme d’accomplissement de soi…” “Cela sort du quotidien, sourit Marie-Pierre Bouché (équipage 158 avec Flore de Garsignies, venue de France). Et puis j’adore conduire, la liberté que ça me donne… Le dépassement entre filles, aussi.”
De son côté, Bénédicte Clarkson – dont c’est la quatrième participation, aux côtés de Najima Jamila Ait Akka, qui vit au Maroc (équipage 120) – met elle en avant l’aspect “entraide entre femmes” (“on ne laisse pas de “Gazelles” enfoncées dans le sable, on ne passe pas à côté”) du rallye ainsi que, bien sûr, la beauté du paysage (le désert “magnifique “, le ciel étoilé…).
Si l’événement a officiellement débuté le 18 mars avec, notamment, le départ médiatisé de nombreuses Françaises, le 19, à Nice, la compétition ne commence en vérité que le 24. Et partira depuis Erfoud, à l’est du Maroc, site qu’ont directement rejoint les Londoniennes après avoir récupéré leurs 4×4 de location. Le rallye dure en tout neuf jours (jusqu’au 31, avec une remise des prix prévue le 2 avril à Essaouira, sur la côte). Neuf jours durant lesquels les concurrentes devront se confronter à de sublimes mais peu évidents amas de sable doré –“c’est sûr que, dans les dunes, on va galérer !”, sourit Marie-Pierre Aboulin –, à des montagnes et autres terrains rocailleux…
Car elles ne pourront, ici, suivre des pistes mais bien construire leur propre chemin. La “navigation” (l’orientation) est le principal enjeu du rallye : les Gazelles doivent relier plusieurs balises par jour en faisant le moins de kilomètres possible. A elles de définir le meilleur parcours… “Vous ne pouvez bien sûr pas utiliser de GPS, précise Marie-Pierre Bouché. Vous avez une carte, un crayon, un compas, une boussole. Pour trouver une balise, on vous donne une longitude et une latitude. Vous posez le point sur la carte et devez définir la meilleure route possible pour y parvenir. Sauf qu’entre le départ et l’arrivée, il peut y avoir des dunes, une montagne… “
Naturellement, une telle expédition demande beaucoup de préparation. Les Londoniennes ont notamment dû suivre deux stages, de conduite et de navigation. Auxquels il a fallu ajouter, pour certaines d’entre elles, la recherche de sponsors (l’expédition revenant bien sûr cher). Exercice pas toujours simple, a fortiori depuis l’Angleterre où le rallye “n’est pas nécessairement connu”… Et puis, il a fallu s’équiper : louer les 4×4, penser à la tente, aux duvets, aux sangles, aux pelles… Le tout en composant avec des vies professionnelles et de famille souvent bien remplies.
Une aventure qui a donc pu s’avérer un peu stressante, ces dernières semaines, mais que ces Françaises de Londres devraient bien sûr largement savourer (malgré un petit éloignement de leurs proches, avec lesquels elles ne pourront communiquer par téléphone pendant plusieurs jours). Suivant une grande tradition du Rallye, elles profitent par ailleurs de la notoriété de l’événement pour faire connaître et soutenir un certain nombre d’associations (voir encadré). Il est possible de suivre leur progression sur le site internet de la compétition.
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Photo de une : Dorothée Lépine (à gauche) et Marie-Pierre Aboulin sont bien arrivées au Maroc.
Associations soutenues : la British Moroccan Society (vise à resserrer les liens culturels entre Maroc et Royaume-Uni, soutient de petites associations au Maroc), Youth for Peace, au Liban (pour venir notamment en aide aux femmes libanaises, une levée de fonds est organisée, là), Soroptimist (association d’entraide de femmes présente dans plus de 40 pays), enfin, Marie-Pierre Bouché et Flore de Garsignies souhaitent attirer l’attention sur l’importance du don de moelle osseuse…